La remise à niveau des routes du Québec pendra du temps, reconnaît le ministre des Transports François Bonnardel, tandis que son collègue au Trésor assure que l’argent sera au rendez-vous.
«C’est un travail de longue haleine. Je n’ai pas la prétention de vous dire que, dans quatre ans, tout le monde va dire: wow le réseau routier s’est donc bien amélioré. On y travaille», a commenté le ministre Bonnardel mercredi, en réaction au dossier du Journal sur l’état des routes du Québec.
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Depuis sa nomination, François Bonnardel planche sur un plan qu’il prévoit déposer à l’automne prochain pour revoir les façons de faire au ministère des Transports (MTQ).
«Fâché» de l’état du réseau routier, le ministre identifie défis majeurs : obtenir les sommes nécessaires pour résorber le déficit d’entretien, s’assurer que les municipalités ont les moyens d’entretenir leurs réseaux routiers locaux, en plus d’attirer et de retenir l’expertise au sein de son ministère.
Sur ce dernier sujet, le MTQ doit notamment revoir ses échelles salariales pour attirer les meilleurs techniciens et ingénieurs, estime le ministre. «On se fait beaucoup trop voler, je le dis entre parenthèses, nos bons employés, qui vont dans le secteur privé, qui vont même dans d’autres sociétés d’État», affirme François Bonnardel.
Accélérer les travaux
Son collègue au Conseil du trésor, Christian Dubé, propose pour sa part d’accélérer les travaux d’entretien. «L’enjeu, ce n’est pas de le regarder sur dix ans, mais c’est de voir si on peut peut-être l’accélérer un peu. On va regarder ça durant l’été», souligne-t-il.
«Mais c’est sûr que ça va devenir une priorité, parce qu’on dirait qu’il y a eu une dégradation plus rapide, ajoute-t-il. On en est tous conscients.»
M. Dubé assure toutefois que le gouvernement «a l’argent pour le faire». «Il s’agit juste de bien synchroniser à quel moment on va le faire correctement et quelles sont nos priorités», affirme le président du Conseil du trésor.
«Rattrapage»
Le premier ministre François Legault également reconnaît que son gouvernement doit en faire plus, même si Québec a augmenté de 25 % le montant dédié à l’entretien des routes dans son premier budget. «Il y a un rattrapage à faire, on ne peut pas nier qu’il y a un problème. Il y a eu de la négligence dans les dernières années», a-t-il commenté mercredi matin.
«Les routes du Québec sont en mauvais état, reconnaît le premier ministre. Il faut faire un rattrapage et on va vous annoncer un plan quand on va être prêts.»