Une vingtaine de propriétaires riverains de Sainte-Luce, au Bas-Saint-Laurent, ont, à partir de maintenant, six mois pour faire un choix difficile. Alors que leurs résidences se trouvent parmi les plus exposées à l'érosion et à la submersion côtières, la municipalité leur demande de choisir entre partir ou rester.
Les 20 propriétaires visés ont récemment appris qu'ils pourraient avoir une compensation monétaire allant jusqu'à 250 000 $ s'ils décidaient de déménager ou de démolir leur maison.
«Les gens ne sont pas obligés de partir, mais ils ont maintenant des options, c'est ce que l'on voulait», a souligné la mairesse de Sainte-Luce, Maïté Blanchette-Vézina.
Pour les propriétaires rencontrés par TVA Nouvelles mercredi, il n'était pas question de quitter le bord de l'eau, peu importe le montant offert.
«C'est ici ma place pour finir mes jours. Le paradis n'existe pas sur Terre, mais je crois que j'en possède une parcelle. À mon âge, je pourrais dire, d'accord je me débarrasse de ma maison, mais je ne suis pas prêt à vivre dans une autre vie, à déménager», a indiqué le propriétaire riverain Richard Desrosiers.
Depuis plus d'un an, l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), en collaboration avec le ministère de la Sécurité publique, développe une modélisation pour cibler les résidences qui sont le plus à risque, selon différents facteurs comme la hausse du niveau de la mer.
«On ne voulait pas attendre que leurs biens soient brisés, qu'ils aient vécu des traumatismes parce que, pour certains, c'est ça qui est arrivé [en 2010]. Quand les débris rentrent dans notre maison, on est plus stressés, c'est difficile de prendre des décisions éclairées dans de telles conditions», a ajouté Mme Blanchette-Vézina.
Lors des grandes marées de 2010, 42 résidences avaient été endommagées à Sainte-Luce et 14 propriétés avaient dû être déménagées ou démolies.
Le ministère de la Sécurité publique a prévu une enveloppe de 5,5 millions $ pour procéder à ces déplacements préventifs à Sainte-Luce.
«Il est possible que l'on contacte d'autres citoyens, mais pour l'instant, on va attendre que nos citoyens prennent leur décision éclairée», a ajouté Mme Blanchette-Vézina.