La compagnie québécoise Machine de Cirque a choisi de décortiquer le processus créatif d’une peintre dans un spectacle intitulé «La Galerie» présenté à la TOHU jusqu’au 14 juillet, dans le cadre du festival Montréal complètement cirque.
«On voyage un peu avec elle dans sa tête, dans le processus de création de son œuvre qui est créée à la fin du spectacle. On la voit d’abord dans un musée. On la voit, à travers les autres visiteurs, analyser les œuvres. À un moment donné, on entre dans la tête de la peintre et on entre dans son univers d’où elle puise son inspiration pour faire sa toile à la fin», décrit Vincent Dubé, directeur artistique et fondateur de Machine de Cirque.
Le metteur en scène et auteur, Olivier Lépine, a été inspiré par le film «The Square» qui a gagné la Palme d’or à Cannes et qui raconte l’histoire d’un conservateur de musée d’art contemporain qui défend sa prochaine exposition.
Processus créatif
«C’est assez fascinant d’écrire un spectacle sur un processus créatif pendant qu’on est en train de faire un processus créatif nous-mêmes. C’était comme un deux pour un, ça nous questionnait sur la façon qu’on créait le spectacle», lance M. Dubé.
En plus de jouer avec l’idée de la création d’une artiste, les concepteurs du spectacle ont intégré des parallèles avec les hémisphères du cerveau.
«Des fois, les gens vont associer l’hémisphère gauche au côté pragmatique, systématique et organisé, et l’hémisphère droit au côté plus créatif. Mais finalement, c’est vraiment un mélange de ces deux-là, apparemment selon des études récentes, qu’a lieu le processus créatif», détaille l’artiste de cirque qui a plus de 20 ans d’expérience dans le milieu.
«C’est un spectacle dans lequel il y a un bon équilibre entre l’audace et l’accessibilité pour les néophytes. La performance est vraiment au rendez-vous. Il y a une bonne touche d’humour, mais qui n’est pas trop soulignée. Il y a une très grande dose de poésie aussi», souligne toutefois M. Dubé.
Plusieurs disciplines
«La Galerie» met en vedette sept artistes de cirque qui réalisent des portées au sol, de la banquine, de la barre russe, de la bascule hongroise, de la roue allemande et de la jonglerie.
«Le scénario tourne autour d’une acrobate, qui représente la peintre, même si chacun des artistes est très impliqué sur scène. Presque l’entièreté des scènes sont des scènes de groupe», explique M. Dubé.
La musicienne Lyne Goulet est aussi un personnage à part entière dans le spectacle.
Pour bien représenter l’idée de la galerie d’art, la troupe a utilisé les barrières rétractables qu’on retrouve dans les musées ou dans les files d’attente.
«On s’est servi de ça pour faire des parcours qui changent de configuration constamment. Comme ça on peut intégrer des acrobaties au sol, mais avec des contraintes, des obstacles. C’est bien intéressant et ludique aussi», affirme le directeur artistique.
Pour toutes les dates des représentations de «La Galerie», visitez le montrealcompletementcirque.com
10 ans de «moments intenses de joie, de peur et d’admiration »
Montréal complètement cirque, qui était à l’époque de sa fondation le premier festival de cirque d’envergure internationale en Amérique du Nord, souffle ses 10 bougies cette année.
«Dix ans déjà d’un voyage exaltant dans ce monde du cirque si riche et surprenant. Je me réjouis chaque année de partager avec les artistes et le public des moments intenses de joie, de peur et d’admiration résultats d’une créativité et d’un dépassement de soi formidables», lance Nadine Marchand, directrice du festival.
Pour souligner cet anniversaire, quelques événements sont prévus, mais l’organisation veut avant tout conserver sa notoriété. «On souhaite surtout poursuivre notre offre de découvertes de spectacles toujours diversifiés et qui apportent toujours une surprise aux gens», souligne Mme Marchand.
Le «Grand jeu»
Cette dernière mentionne tout de même le «grand jeu 10e anniversaire» qui se tiendra à la Place Émilie-Gamelin samedi à 18 h 30. «Les artistes des Minutes vont jouer avec le public sous la direction du metteur en scène qui va donner des consignes et les artistes vont aller chercher quelqu’un du public. C’est aussi agréable et amusant à regarder qu’à faire», décrit la directrice de Montréal complètement cirque.
Le festival, qui se poursuit jusqu’au 14 juillet, comprend une programmation extérieure gratuite variée dans plusieurs quartiers montréalais, ainsi que des spectacles en salle de calibre international. À la programmation, on retrouve entre autres «Bosch Dreams» des 7 Doigts, «Finale» de la troupe allemande Analog et «Somos» de la compagnie franco-colombienne El Nucleo.