Ironie du sort: l’ancien président de Desjardins, Claude Béland, a non seulement été victime de la fuite de renseignements personnels qui secoue l’institution, mais il s’est également fait voler son identité.
«J’ai reçu des lettres de compagnies que je ne connais pas qui prétendent que j’ai des cartes de crédit avec eux et que je n’ai pas payées», a confié le retraité de 87 ans à TVA Nouvelles. Des entreprises comme Canadian Tire lui réclament, depuis quelques semaines, des centaines de dollars. «Ils ont même mon numéro d’assurance sociale», s’est-il étonné.
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Claude Béland a entrepris des démarches pour régler la situation, mais il devra être patient. Equifax ne lui a promis de traiter son dossier qu’à la fin du mois de juillet. «C’est un petit peu compliqué, parce qu’Equifax ne peut pas prendre ce bloc [de victimes] d’un seul coup.» Il demeure cependant confiant que son dossier finira par se régler.
Il est trop tôt pour établir un lien direct entre la fuite chez Desjardins et le vol d’identité de M. Béland. La proximité dans le temps soulève néanmoins de nombreuses questions. « Ça fait peur aux gens. On est dans l’ignorance totale», a-t-il laissé tomber.
La crise
Grand patron de Desjardins de 1987 à 2000, M. Béland voit d’un bon œil la gestion de crise du l’actuel président Guy Cormier. «Il va au front. Je pense qu’il admet qu’il s’est passé quelque chose de grave.»
La crise de confiance sera toutefois difficile à surmonter, prévient-il. «On se demande si pour le reste, ils sont [Desjardins] efficaces! Les gens partout m’en parlent.»
Claude Béland se souvient qu’à son époque, dans les années 90, les données personnelles des membres de Desjardins étaient gérées par chacune des caisses. Elles n’étaient donc pas centralisées dans une base de données. Il estime que ce vol de renseignements aurait été «pratiquement impossible» à commettre lorsqu’il était à la tête de l’institution financière.