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Protection des données : «Le statu quo n’est plus une option», dit Guy Cormier

Trois représentants de Desjardins – dont son président Guy Cormier – ont comparu lundi devant le comité de la Sécurité publique et nationale de la Chambre des communes afin de donner aux parlementaires une meilleure idée de l’évolution de la crise qui touche l’institution.

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Le président du Mouvement a ainsi répondu aux questions des membres du comité réunis d’urgence en plein mois de juillet, dont certains ont admis figurer au nombre des victimes de la fuite de données, au sujet des actions entreprises et de celles à venir.

Dans son allocution, Guy Cormier a rappelé les mesures prises par le Mouvement Desjardins afin de rassurer ses membres et mieux les outiller en cas de vol d’identité. Il a également cité ce qu’il qualifie d’«évidence».

«Ce qui s’est produit chez Desjardins s’est produit ailleurs et pourrait se reproduire ailleurs dans n’importe quelle entreprise privée ou organisme public dont la mission implique la gestion des renseignements personnels».

C’est la raison pour laquelle, même s’il considérait cette comparution comme «prématurée», il a saisi l’occasion pour recommander aux parlementaires de mettre sur pied un groupe de travail multipartite qui se pencherait sur les questions d’encadrement des données et des renseignements personnels et sur l’identité numérique.

«Le statu quo n’est plus une option», a-t-il tranché.

Citant les développements majeurs en matière d’intelligence artificielle et la place prépondérante du Canada dans ce secteur, M. Cormier a invité le gouvernement à faire preuve de la même ambition en ce qui concerne la protection des données.

Le PDG recommande de s’inspirer des pratiques d’identifiants uniques adoptées par des pays comme l’Estonie et l’Inde, admettant du même coup qu’aucune solution n’était parfaite pour prémunir les citoyens contre les gens mal intentionnés.

À quoi servait cette réunion?

La réunion permettait aux membres du comité de poser des questions sur ce qui demeure en suspens, afin de se faire une meilleure idée de la situation. «Dans ce cas-ci, quelles sont les mesures en place, qu’est-ce qui semble ne pas avoir fonctionné? Est-ce que c’est l’objet d’une lacune ou d’un risque incontrôlé, notamment le risque humain?», a énuméré le député de Montarville Michel Picard, également secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique, en entrevue à LCN.

Une importante partie de cette rencontre cruciale s'est tenue à huis clos. «Ça permet à l’entreprise de dévoiler des choses qui pourraient être préjudiciables si c’était sur le domaine public», a expliqué M. Picard. Celui-ci rappelle du même coup que Desjardins fait l’objet d’une enquête criminelle et qu’ainsi, l’entreprise ne peut se permettre de «dévoiler au grand jour de l’information qui pourrait corrompre l’enquête».

Mais que Desjardins se présente à ce comité, «déjà, c’est une grande marque de collaboration», a estimé l’élu, qui ne s’est pas avancé sur les suites de cette rencontre ou sur la publication d’un éventuel rapport.

Cette rencontre fait suite à la fuite de données massive annoncée le 20 juin dernier, qui touche 2,9 millions de membres du Mouvement Desjardins. Un employé a été congédié après avoir accédé à ces informations personnelles, qui auraient été vendues depuis à des groupes criminels, nous apprenait notre Bureau d’enquête, la semaine dernière.

 

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