Le ministère des Transports a détruit l’asphalte qu’il venait d’appliquer deux semaines plus tôt sur un tronçon de route au Centre-du-Québec, pour la réfection d’un ponceau qui était pourtant prévue.
Un segment d’une distance de 2,8 km de la route 132 entre Pierreville et Baie-du-Febvre, qui porte aussi le nom de boulevard Marie-Victorin, a été recouvert d’asphalte les 10 et 11 juin derniers. Deux semaines plus tard, soit le 25 juin, 60 mètres de cet asphalte neuf ont été retirés dans le cadre de la réparation d’un ponceau endommagé.
C’est un lecteur, dans le cadre de notre série de reportages sur les routes en déroute au Québec, qui a porté à l’attention du Journal ce qui semble être un non-sens. « C’est le monde à l’envers ! [Il faut] dénoncer ces façons de faire », s’est insurgé Jean-Christophe Proulx, un résident de Pierreville qui emprunte cette route quelques fois par semaine.
Manque de coordination ?
Le ministère des Transports (MTQ) savait que le ponceau devait être réparé, mais la date d’amorce des travaux, qui doivent durer quatre semaines, n’était pas encore fixée au moment de faire l’asphalte sur le boulevard Marie-Victorin, selon la porte-parole au ministère, Mila Roy.
« La pose d’asphalte est la dernière étape des travaux. Il n’était donc pas sécuritaire de laisser la chaussée dans cet état jusqu’à l’étape d’asphaltage des travaux du ponceau », explique-t-elle.
Questionné sur le manque de coordination, le MTQ répète qu’il devait intervenir rapidement pour répondre aux nombreuses plaintes reçues sur l’état de cette route et assurer la sécurité des usagers.
« C’est déplorable s’il s’agit d’une mauvaise planification », affirme Annie Gauthier, porte-parole de CAA-Québec.
Elle y voit un gaspillage de fonds publics et des nuisances inutiles à la circulation, le cas échéant.
« Illogique »
« Ça me semble illogique de travailler de cette façon. On serait minimalement en droit de s’attendre à ce que les travaux nécessaires requis soient bien faits une fois pour toutes, sans devoir rouvrir un chantier à nouveau », plaide Mme Gauthier.
« Il faudrait être capables de tout prévoir, sachant que ça coûte très cher les routes au Québec, en 2019 », poursuit-elle.
De plus, elle questionne l’état d’urgence qui guide les actions du MTQ.
« Des tronçons sont endommagés pendant de très longues années et on n’y touche pas », fait-elle remarquer.
Mme Roy rappelle que le dur hiver qui a sévi cette année a eu un impact particulier sur la chaussée des routes au Québec.