Une portion de route dans Lanaudière fait les frais d’une mésentente entre deux municipalités qui ne veulent pas s’en occuper.
Un tronçon d’un peu moins de 1 km en piètre état du Chemin du Roy qui relie L’Épiphanie à L’Assomption est un sujet de discorde entre les deux Villes depuis que des travaux de réparation sont devenus nécessaires.
Ce bout de route est présentement entretenu minimalement par la Ville de L’Assomption depuis 1993, année où le ministère des Transports du Québec (MTQ) a cédé la rénovation de plusieurs routes provinciales aux municipalités.
Or, selon Christian Demers, directeur technique à la Ville de L’Assomption, il existe une zone grise de responsabilité qui n’a jamais été éclaircie.
Selon lui, le bout de route appartiendrait à L’Épiphanie depuis une réforme cadastrale en 1993.
« Nos recherches dans le Registre foncier du Québec ont démontré que la limite territoriale a changé d’endroit. »
Le panneau de limite de la ville n’a d’ailleurs jamais été changé d’endroit, ce qui n’est pas pour aider à s’y retrouver.
« Ce chemin est éligible à une subvention, on va le refaire à neuf au printemps ou l’été prochain, mais après, il faut décider qui s’en occupe, dit M. Demers. Pourquoi est-ce qu’on entretient quelque chose qui n’est pas sur notre territoire ? »
La Ville de L’Épiphanie ne voit pas cela du même œil. Selon des documents de 1993 du MTQ, que Le Journal a pu consulter, cette portion de 0,66 km du Chemin du Roy n’apparaît pas dans les rues qui sont sous la responsabilité d’entretien des cols bleus de L’Épiphanie.
Pas dans ma cour
Le document indique plutôt une autre partie de ce chemin (1,11 km), qui change de nom pour Montée Saint-Gérard, qui est sous sa responsabilité.
« Ça s’arrête là ! » s’exclame Guylaine Comtois, directrice générale de la Ville de L’Épiphanie en pointant sur la carte où s’arrête la juridiction de sa ville, selon elle.
« Le reste du chemin [le 0,66 km], ce n’est pas dans ma cour et ce n’est pas de mes affaires, ajoute-t-elle. Ne me demandez pas pourquoi le MTQ a transféré la responsabilité moitié-moitié en 1993, je n’étais pas là. »
Sophie Paquet, conseillère en communication au MTQ, a de son côté confirmé que le décret de 1993 a confié la gestion du Chemin du Roy aux deux municipalités.
Faire le minimum
M. Demers affirme que c’est L’Assomption qui reçoit les plaintes des citoyens pour ce chemin, car ceux qui vivent à proximité résident à L’Assomption. Il n’y a également pas d’habitations dans ce secteur spécifique.
« On ne laisse pas tomber les citoyens, on va boucher les trous lorsqu’il le faut », a précisé M. Demers. Il n’y a pas de chicane entre les deux Villes, mais on essaie d’éclaircir qui va s’en occuper et comment. »
Mme Comtois se dit de son côté prête à discuter de la problématique avec L’Assomption et des représentants du MTQ.