Le premier ministre Justin Trudeau a «accepté entièrement les conclusions du rapport» et «pris la pleine responsabilité» après avoir été blâmé pour une deuxième fois par le commissaire à l'éthique, cette fois pour son rôle dans l'affaire SNC-Lavalin.
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Même s'il se dit en désaccord avec le commissaire à l'éthique au sujet de ses interactions avec la procureure générale, M. Trudeau a affirmé qu'il acceptait les conclusions du rapport et qu'il prenait la pleine responsabilité. «Ce qui s'est passé n'aurait pas dû se passer», a-t-il admis, ajoutant qu'il restait de son devoir de «défendre l'intérêt de tous les Canadiens.»
«Je ne peux pas m'excuser de m'être tenu debout pour les Canadiens. C'est ce que les Canadiens s'attendent de moi», a déclaré le premier ministre lors d'un point de presse retardé d'une quarantaine de minutes à Niagara-on-the-Lake, en Ontario.
Le commissaire aux conflits d'intérêts et à l’éthique, Mario Dion, a rendu public son rapport dans lequel il conclut que le premier ministre Justin Trudeau a contrevenu à la Loi sur les conflits d'intérêts dans l’affaire SNC-Lavalin.
«Le premier ministre, directement et par l'entremise de ses hauts fonctionnaires, a employé divers moyens pour exercer une influence sur Mme Wilson-Raybould. La position d'autorité dont bénéficient le premier ministre et son Cabinet ont servi à contourner, à miner et finalement à tenter de discréditer la décision de la directrice des poursuites pénales ainsi que l'autorité de Mme Wilson-Raybould en tant que première conseillère juridique de la Couronne», soutient M. Dion.
Mais selon M. Trudeau, le premier ministre doit pouvoir avoir des conversations avec la ministre de la Justice sur des questions importantes pour le pays, comme l’enjeu d’un fleuron de l’industrie canadienne et des emplois qui y sont reliés.
Parallèlement au rapport du commissaire à l'éthique, le Parti libéral a dévoilé mercredi le rapport d’Anne McLellan, commandé par M. Trudeau à l’ex-ministre de la Justice libérale, afin de déterminer s’il y avait lieu de séparer le rôle de ministre de la Justice et de procureur général.
Sans proposer de scinder les rôles, Mme McLellan propose une série de recommandations pour mieux les définir. Justin Trudeau s'est accroché à ce rapport afin de légitimer ses actions, mercredi, estimant que le système devait être changé. «Nous allons aller de l'avant pour s'assurer que plus aucun gouvernement ne soit placé dans la même situation», a-t-il affirmé.
Pour Justin Trudeau, il s'agît d'un deuxième blâme du commissaire à l'éthique. Il y a deux ans, le premier ministre avait enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts en se rendant sur l'île privée de l'Aga Khan pour ses vacances familiales alors que celui-ci effectuait du lobbying auprès du gouvernement. M. Trudeau avait à l'époque affirmé que l'Aga Khan était un vieil ami de la famille, avant d'accepter la responsabilité et de promettre de faire accepter toutes ses prochaines vacances auprès du commissaire à l'éthique.