L’achat de Transat par Air Canda suscite l’inquiétude des voyageurs. Les clients de Transat rencontrés hier à l’aéroport de Montréal redoutent une flambée des prix.
« Il n’y aura plus de compétition dans les prix », s’inquiète une touriste en direction de Cuba. « Moins de choix, c’est jamais une bonne nouvelle », lance un client d’Air Canada en quittant pour la Colombie. « Plus de pouvoir pour eux, moins pour le passager ! », s’exclame un autre vacancier.
Les voyageurs ont-ils raison de s’inquiéter ? « Vraiment ! C’est une transaction très risquée pour le marché canadien», répond Jacob Charbonneau, président de volenretard.ca. La hausse des prix pourrait être subtile et progressive », met-il en garde. Des services gratuits pourraient devenir payants, par exemple.
Consolidation
En mettant la main sur Transat, Air Canada dominera le ciel canadien plus que jamais. Le transporteur détiendra dorénavant 64% du marché vers l’Europe et 46% vers les Caraïbes. Une concurrence largement inférieure à celle observée aux États-Unis, où le plus gros joueur, American Airlines, ne détient que 18% des parts de marché.
Selon Louis Hébert, professeur de stratégie économique à HEC Montréal, l’impact de la transaction sera inévitable pour les voyageurs. « On ne parle pas de doubler les prix du jour au lendemain, souligne-t-il. Mais il n’y aura pas de pression à la baisse, ça c’est certain ».
M. Hébert cite l’exemple du marché européen, qui a connu une forte consolidation ces dernières années. « Ce qu’on a pu observer avec la consolidation des transporteurs aériens, c’est une augmentation des prix ». Il estime que la hausse des prix, combinée à des réductions de coûts, pourra permettre à Air Canada de rentabiliser son acquisition, réalisée au prix de 720 millions $.