Comment continuer à vivre normalement quand son meilleur ami commet des crimes? C’est la question à laquelle un résident de la Beauce tente de répondre depuis quelques années.
Dans son livre «Survivant de l’ombre: faits vécus» (Éditions de l’Apothéose), Guy Vandal revient sur les meurtres commis par son ami de près de 40 ans, Martin Godin.
En février 2014, Godin avait tué son ex-conjointe, Nancy Samson, et le nouveau copain de cette dernière, Benoît Daigle, à l’extérieur d’un chalet de Sainte-Croix.
L’homme avait aussi tué deux de ses filles, Médora et Béatrice, avant de tenter de s’enlever la vie. Il avait finalement succombé à ses blessures quelques semaines après les drames.
M. Vandal a expliqué à l’émission «Denis Lévesque» avoir longtemps vécu avec un sentiment de culpabilité, car il avait eu une longue conversation téléphonique avec le suspect la veille des meurtres.
«Le sentiment de culpabilité s’est installé du fait que je connaissais ce gars-là depuis 40 ans et que je n’avais pas vu cela venir, je n’avais pas senti qu’il était sur le bord de commettre ça», a-t-il dit
«Quand j’ai rencontré les enquêteurs après, ils ont eu la gentillesse de me dire que je n’y pouvais rien, que je ne devais pas me mettre ça sur les épaules (...) Ça a pris un certain temps avant que je tasse ce fardeau-là.»
Il a expliqué être allé voir Godin à l’hôpital avant son décès pour lui faire part de ses sentiments sur ce qu’il venait de se passer.
«Je lui ai dit ce que je pensais de ce qu’il avait fait, comment je trouvais ça lâche. Je lui ai demandé ce qu’il lui avait pris. On voyait ses yeux sous ses paupières qui bougeaient. J’ose croire qu’il m’a peut-être entendu», a-t-il raconté.
Guy Vandal est aussi revenu sur le contenu de la conversation téléphonique qu’il a eu avec le présumé meurtrier.
«On avait eu une conversation de deux heures la veille des meurtres (...) Je voyais qu’il était en train de s’effondrer mais jamais je n’ai senti qu’il était sur le bord de commettre l’irréparable», a-t-il confié.
«Dans l’état où il était, j’aurais compris s’il s’était enlevé la vie. Mais de tuer ses enfants, de tuer son ex-conjointe, on ne peut pas concevoir ça. C’est un autre monde.»
Voyez le reste de son entrevue dans les vidéos ci-dessus.