La ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault a non seulement choisi le mauvais moment pour se vanter d’avoir congédié des employés de son cabinet, elle l’a aussi fait de la mauvaise manière, estiment lundi les analystes de «La Joute» Emmanuelle Latraverse et Stéphane Bédard.
«Je ne vois pas en quoi c’est une preuve de leadership de sa part que de se vanter d’avoir congédié ses employés et d’avoir fait le ménage dans son personnel politique», déplore Emmanuelle Latraverse, qui évoque une sortie qui «manquait de classe» et qui n’était pas «digne» de sa fonction.
Même son de cloche pour son homologue Stéphane Bédard, qui parle de son côté d’une «erreur magistrale» de la ministre. «Tu ne t’en vas pas attaquer tes anciens employés, c’est la première règle qu’on apprend.»
Selon Emmanuelle Latraverse, cette sortie maladroite témoigne de la pression qu’éprouve actuellement la ministre de la Sécurité publique, qui a hérité selon elle du «dossier le plus toxique du gouvernement», soit la crise au sein des corps policiers et les nombreuses fuites qui en ont résulté.
«C’est à elle de trouver une solution à ça et la réalité, c’est que dix mois après avoir pris les commandes de ce ministère qu’on savait problématique, elle n’a toujours pas de réponse concrète à offrir.»
Mme Guilbault a bien tenté un début de réponse lundi en annonçant qu’un nouveau commissaire serait nommé à l’UPAC d’ici octobre, mais pour les analystes, cette «annonce» ne règle rien.
«La réaction n’est pas au niveau fondamental de ce que vit actuellement la police», déplore Stéphane Bédard.
Voyez l’extrait de l’émission «La Joute» dans la vidéo ci-dessus.