La marraine de la loi sur l’aide médicale à mourir, Véronique Hivon, demande au gouvernement du Québec et à tous les partis fédéraux de s’engager à ne pas porter en appel le jugement rendu mercredi qui élargit l'accès aux soins de fin de vie.
La députée péquiste de Joliette est satisfaite que la Cour supérieure du Québec ait autorisé l’aide médicale à mourir pour les personnes dont la mort n’est pas prévisible à court terme, même si elle pense que ça aurait été la responsabilité du gouvernement de trancher sur cette question.
«Le jugement est fondamental. Moi, j’aurais espéré qu’on s’y penche et qu’on n’attende pas un jugement parce que je pense qu’il y a une pédagogie à faire. Mais là, on a un temps pour le faire donc saisissons-le et transformons ce jugement en opportunité pour faire évoluer les choses», a commenté Mme Hivon, en entrevue à TVA Nouvelles, jeudi.
Ce dossier avait été mené devant les tribunaux par Nicole Gladu et Jean Truchon, deux citoyens aux prises avec de graves problèmes de santé, mais qui n’avaient pas le droit de faire une demande d’aide médicale à mourir.
À la suite de cette décision, le gouvernement a maintenant six mois pour adapter sa loi.
Véronique Hivon, elle, qu’il ait encore plus loin. Elle souhaite maintenant que la loi puisse s’appliquer à plus grand nombre de personnes aux prises avec une maladie incurable.
«[La prochaine étape], c’est les directives anticipées pour les personnes qui vivent avec l’alzheimer ou une démence et qui voient leur maladie évoluée et qui se disent que même si elles n’ont plus l’aptitude de le demander, elles voudraient le faire», a-t-elle.
La députée a appelé la ministre de la Santé, Danielle McCann, et tous les parlementaires de l’Assemblée nationale à travailler en ce sens, peu importe si le gouvernement fédéral décide de porte le jugement de la Cour supérieure en appel.
À ceux qui s’inquiètent que l’aide médicale à mourir devienne trop facile d’accès, Véronique Hivon assure que des balises très strictes continuent de s’appliquer.
«Il faut avoir une maladie grave et incurable. Il faut avoir un déclin irréversible de ses capacités. Il faut avoir des souffrances graves et inapaisables. Il faut aussi que deux médecins attestent qu’il n’y a aucune pression et qu’un témoin contresigne votre demande», a-t-elle tenu à rappeler.
Les critères pour avoir accès à l’aide médicale à mourir
Être admissible à des soins de santé financés par l’État
Être majeur et être apte à prendre ses décisions
Avoir un problème de santé grave, irrémédiable et incurable
Les souffrances doivent être intolérables et ne peuvent être apaisées dans des conditions jugées acceptables par le patient
Faire la demande volontairement sans pression extérieure
Avoir été informé des autres moyens disponibles pour soulager ses souffrances