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Des chiens Mira pour ralentir l’Alzheimer

De plus en plus de personnes seront touchées par la maladie d'Alzheimer au cours des prochaines années. Alors, comment améliorer leur existence et prolonger leur vie?

TVA Nouvelles a appris que pour la première fois, des chiens de la Fondation Mira pourraient jouer un rôle primordial dans la progression de la maladie.

«Mira croit que l’apport du chien d’assistance dans le quotidien de la personne atteinte pourrait permettre à celle-ci de passer de trois à quatre années de bonne qualité de vie supplémentaire à son domicile», indique la Fondation Mira dans un communiqué obtenu par TVA Nouvelles.

La fondation Mira teste depuis quelques mois les effets des chiens d'assistance sur les personnes atteintes d'Alzheimer. Des chercheurs de l'Université Laval, de l'Université de Montréal et de l'Université McGill vont mesurer tous les bénéfices pendant deux ans.

«Forte de milliers de données compilées sur les bienfaits du chien auprès des personnes souffrant de cécité, de problèmes moteurs et d’autisme au cours des 40 dernières années, Mira est convaincue qu’il vaut la peine d’explorer une nouvelle voie afin d’accompagner ceux qui sont affligés de cette maladie du siècle qu’est l’Alzheimer», explique Nicolas St-Pierre, directeur général de la Fondation Mira.

Près de 750 000 Canadiens, dont 140 000 Québécois, sont atteints de la maladie d'Alzheimer. Ce nombre va augmenter en flèche au cours des prochaines années.

Un premier groupe de participants a été formé durant l'été, mais certains ont dû se désister en cours de route. Un autre groupe sera créé l'an prochain afin de poursuivre le projet pilote gratuitement.

La Fondation Mira recherche 21 candidats atteints de la maladie d'Alzheimer à un stade précoce, qui ont peu de perte d’autonomie et qui sont âgés entre 65 et 80 ans. Les participants doivent demeurer avec un proche aidant pour prendre soin du chien et ne pas avoir de troubles mentaux.

Des résultats encourageants

Les premiers résultats de ce projet pilote donnent bon espoir aux spécialistes de la maladie d’Alzheimer.

«Historiquement, on sait qu’un animal de compagnie a des effets bénéfiques. Quand on met des animaux de compagnie dans des unités Alzheimer, où les patients sont très avancés, les gens, en quelques semaines, gagnent du poids. Donc, c’est un signe que ça fonctionne», explique le Dr Judes Poirier de l’Institut Douglas, en entrevue à LCN.

 

C’est pourquoi la Fondation Mira cherche de nouveaux participants.

«On a vu des effets positifs autant chez le sujet malade que chez sa conjointe ou son conjoint. C’est que l’Alzheimer est une source d’anxiété autant pour la personne malade que la personne en santé», ajoute le Dr Poirier.

Avec ce projet pilote, les spécialistes espèrent retarder l’entrée des personnes atteintes de la maladie dans des institutions.

De l’espoir

Et depuis quelques mois, ce  projet pilote de la Fondation Mira suscite beaucoup d'espoirs.

C’est le cas pour Roger Lupien de Vaudreuil-Dorion. À première vue ça ne paraît pas, mais M. Lupien est atteint de la maladie d'Alzheimer à un stade précoce.

Depuis plusieurs mois, la qualité de vie de l'homme de 72 ans diminuait, mais depuis que Braque, un chien de la Fondation Mira, est entré dans sa vie en juin dernier, les choses ont changé.

Le septuagénaire n'avait jamais eu de chien auparavant et n'était pas enthousiaste à l'idée que cette boule de poil devienne son compagnon.

«Au début, j’étais hésitant à dire oui à ce projet. Mais si j’avais dit non, j’aurais perdu beaucoup d’affaires parce que ce chien-là m’apporte tellement de belles choses. Je ne vois pas passer mes journées», confie Roger Lupien.

Et sa femme a elle aussi remarqué des changements.

«Le matin, il se lève de bonne humeur. Son chien, c’est sa priorité, je suis presque jalouse! Ça fait tomber l’angoisse», ajoute Fleurette Lupien.

Mais à voir comment se porte Roger Lupien, il faut croire que les chiens de la Fondation Mira joueront un rôle jusqu'à maintenant insoupçonné auprès des personnes atteintes d'Alzheimer et leur famille.

«Je pense moins [à la maladie] avec lui, ça ne me fait même pas penser à ça. Je me dis que j’ai des belles années et que je vais en profiter», conclut M. Lupien.

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