C’est ce mercredi que Nathalie Boutin, cette femme qui risque la prison pour avoir peinturé un logement, ira contester sa cause devant les tribunaux.
«Trouvez l’erreur : on laisse sortir des criminels, des tueurs d’enfants pour rien tandis que moi, ils veulent m’envoyer en prison parce que j’ai peinturé un logement, a-t-elle affirmé en entrevue avec Denis Lévesque. C’est illogique!»
La Sherbrookoise a été mise en demeure, car elle n’a pas acquitté au complet un constat d'infraction de 490 $ émis par la Commission de la construction du Québec (CCQ) pour des travaux de peinture qu'elle a effectués en octobre 2015.
Parce qu'elle avait de la difficulté à boucler ses fins de mois, Mme Boutin avait accepté d'effectuer des tâches pour son propriétaire, notamment repeindre des logements. En échange, le propriétaire d'immeubles locatifs lui accordait une réduction de son loyer.
Au Québec, le propriétaire d'une résidence privée peut peindre ou engager qui il souhaite pour les travaux, mais dans le cas d'immeubles locatifs, la Loi R-20 est plus restrictive.
Un soir d'automne 2015, un enquêteur est donc débarqué dans l’immeuble de la rue King-George à la suite d'une plainte.
«Suite à ça, j’ai déménagé, a-t-elle raconté. Je n’ai pas reçu la contravention tout de suite.»
Après avoir été contactée par la locataire de son ancien logement, elle a finalement pu mettre la main sur le constat d’infraction. Elle a alors acquitté une partie de la somme due. Malgré cela, un jugement en vertu du Code pénal a été prononcé à son endroit par un juge.
Lors de son passage devant la cour mercredi, Nathalie Boutin entend tout de même contester l’amende qui lui a été imposée.
Elle estime que c’est elle qui doit être «dédommagée » dans toute cette histoire.
«Honnêtement, recevoir une lettre de demande d’emprisonnement, c’est un petit peu stressant vis-à-vis cette chose ridicule», a-t-elle lancé à Denis Lévesque.