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Les élèves et les étudiants sont prêts à se faire entendre

JEAN-FRANCOIS DESGAGNES/JOURNAL

Des milliers de jeunes seront dans la rue pour la planète cet après-midi, tandis que des classes seront quasi désertes dans les universités, les cégeps et même les écoles secondaires, malgré les cours maintenus.

Les cours sont suspendus pour la journée dans trois cégeps sur quatre à l’échelle de la province, selon la Fédération des cégeps. Toutes les universités montréalaises ont aussi décrété une levée de cours, à l’exception de McGill.

Dans la plupart des écoles secondaires, les classes se donneront normalement. Mais l’absentéisme risque d’être élevé.

Une enseignante de l’ouest de l’île de Montréal rapporte qu’une vingtaine d’élèves dans chacun de ses deux groupes de 5e secondaire ont l’intention d’être absents. Elle a préféré taire son nom pour ne pas subir de représailles de son employeur.

« Sur 30 élèves dans ma classe, au moins 15 vont y aller [à la marche pour le climat] », abonde Marilou Théorêt, 16 ans, présidente du comité environnement de l’école secondaire d’Oka, dans les Laurentides.

Et ce, malgré le maintien des cours et les quelque 60 km qui séparent leur coin agricole du centre-ville de Montréal.

Des étudiants du collège John Abbott, à Sainte-Anne-de-Bellevue, comptent même marcher jusqu’au point de ralliement, affirmait hier Christina-Maria Maalouf, de l’association étudiante.

Cela signifie qu’ils devront partir tôt le matin, vers 4 h, pour parcourir à pied les 30 km qui les séparent du mont Royal.

Des affiches en français

C’est en vue de cette importante mobilisation que la Commission scolaire de Montréal (CSDM), la plus grosse au Québec, a annoncé la semaine dernière que la journée d’aujourd’hui serait pédagogique.

Dans la classe de Michèle Henrichon à l’école Baril, les jeunes s’affairaient encore à confectionner des pancartes hier. Tous les slogans ont été inventés par ces élèves de 5e et 6e année, une activité qui pouvait facilement s’intégrer à un cours de français, explique l’enseignante.

« La planète, c’est nous qui devons en prendre soin. Elle n’a pas de bras pour prendre soin d’elle-même », explique Juliette Bolduc, 10 ans.

Quatre des 16 élèves de Mme Henrichon ont d’ailleurs l’intention de marcher avec leurs parents.

« Je croyais que j’aurais plus de conscientisation à faire, mais ils l’ont déjà été par leurs parents », remarque l’enseignante, qui fera de la correction ce week-end afin de reprendre le temps passé à la manif.

Immortaliser l’instant

À l’école secondaire d’Oka, les cours auront bel et bien lieu. Mais une bonne partie des élèves seront vêtus de vert et sortiront à l’extérieur pour former les lettres O, K et A. Grâce à un drone, une photo sera prise, puis sera ensuite affichée dans l’école.

« C’est une bonne alternative. On va quand même montrer qu’on est là [pour appuyer] », dit Laurence Gervais, 14 ans.

Pas moins de 107 écoles réunissant 53 000 élèves se sont d’ailleurs inscrites au mouvement Debout pour la planète, selon l’organisme Oxfam-Québec.

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