Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet a fait une erreur en se montrant impatient devant les journalistes qui le questionnaient sur des propos à caractère raciste tenus ou ralayés par certains de ses candidats, selon les analystes de «La Joute».
Stéphane Bédard et Emmanuelle Latraverse s’entendent pour dire que les questions des médias sont légitimes dans ce cas-ci. Or, si un chef répond en démontrant de l’agressivité, c’est ce qui peut rester au terme d’une conférence de presse.
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Blanchet ne cache pas son exaspération
«Je pense que sa réaction n’est pas bonne, a dit M. Bédard. Trop de gens ont dit autour de lui qu’il a été bon. Il finit par le croire qu’il est bon et extraordinaire. C’est l’erreur à ne pas faire. Il doit se dire que la campagne n’est pas finie, que c’est encore 3-2 pour l’autre équipe et qu’il faut qu’il aille scorer.»
Stéphane Bédard se souvient de campagnes électorales qui ont dérapé en raison du côté irascible de politiciens.
«Quand tu te fâches, ça se retourne contre toi. C’est inévitable, a dit Stéphane Bédard. Il faut être patient. Un politicien qui se fâche contre les journalistes, c’est du gâteau pour les médias.»
Emmanuelle Latraverse a rappelé qu’Yves-François Blanchet a répété depuis le début de la campagne qu’il n’y avait pas de place pour les gens racistes ou xénophobes au sein du Bloc québécois.
«D’autres chefs, M. Scheer en particulier, quand ça a dépassé les bornes, ont eu le courage de congédier des candidats. Le fait que M. Blanchet les conserve, je pense que cela nuit à la crédibilité de son propos là-dessus», a-t-elle dit.
Emmanuelle Latraverse conclut en disant que M. Blanchet aurait gagné à être plus patient et à expliquer pourquoi ces candidats avaient été sélectionnés et pourquoi le Bloc avait moins de ressources que les autres partis pour faire toutes les vérifications.
Voyez l’extrait de «La Joute» dans la vidéo ci-dessus.