Comment se remettre d’un drame familial comme celui qui est survenu dans le quartier Tétreaultville à Montréal mardi soir où un père de famille a tué ses enfants avant de se donner la mort?
Quelles sont aussi les répercussions d’un tel événement sur les proches des victimes? Ce sont les questions auxquels Marta Rzepkowska a tenté de répondre en entrevue à TVA Nouvelles.
Mme Rzepkowska a, elle-même, été victime d’une tragédie semblable lorsque son ex-conjoint a assassiné leur petit garçon de seulement 10 mois, Adam, avant de se suicider en juillet 2015 à Montréal.
«Les dommages collatéraux sont énormes, c’est toute la famille qui en souffre. Les hommes qui font ça pour se venger de la mère, il ne réalise pas que ce n’est pas juste la mère qui va souffrir. C’est tout l’entourage, sa famille à lui également. Il détruit tout l’entourage, toute la famille autour», a-t-elle raconté.
La mère de famille dit que le processus est long pour ceux qui restent après de tels événements.
«Je ne sais pas combien d’années ça va prendre, mais chaque petit événement me ramène à mon drame personnel», a-t-elle dit.
Elle a d’ailleurs confié avoir été «dévastée» d’apprendre la nouvelle du drame familial mercredi matin.
«Toutes les émotions négatives sont ressorties, tout mon cauchemar est réapparu, j’ai des flashbacks. Je n’ai pas réussi à être tranquille de la journée, il a fallu que je fasse des choses, je ne pouvais pas tenir en place. C’est très difficile», a-t-elle avoué.
«C’est un long processus. Cela fait quatre ans pour moi et je suis encore souffrante. Quand j’ai entendu parler de ce drame ce matin, ça a rendu ma journée difficile.»
Entourage et aide psychologique
Marta Rzepkowska a indiqué qu’il était important que la mère de famille qui a fait la macabre découverte mardi soir soit bien entourée dans les jours et les semaines à venir.
«Sa souffrance doit être indescriptible. Je pense tellement à cette femme aujourd’hui, à tout ce qu’elle va vivre dans les prochains jours. Le conseil que je lui donne est de ne pas rester seule. Il faut qu’elle se tienne avec des personnes bienveillantes. Ça sera bien qu’elle consulte aussi», a-t-elle expliqué.
Elle a précisé que l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD) l’aidait beaucoup.
«Je ne me souviens pas de grand-chose pour la première année. Je me souviens que j’ai cherché assez rapidement de l’aide d’un psychologue qui m’a beaucoup aidé dans les premiers mois. Aussi, dès que j’avais des questions je joignais l’AFPAD où les gens étaient toujours à l’écoute.Et ma famille aussi. Les premières semaines ont été toujours en gang, ensemble. Il faut vraiment être entouré, il ne faut pas rester seul.»
Voyez le reste de son témoignage dans la vidéo ci-dessus.
*** Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez jamais, communiquez avec la Ligne québécoise de prévention du suicide au 1 866-APPELLE (277-3553) ou cliquez ici.