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Une Binerie fidèle à l'originale

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Avec des innovations au menu comme un prometteur «pâté chinois de Noël» - dinde, petit pois, patates pilées -, la Binerie Mont-Royal ouvre vendredi matin à 6h sa nouvelle adresse de la rue Saint-Denis à Montréal avec une promesse : celle d’avoir gardé son âme.

Identifié à son minuscule local de l’avenue du Mont-Royal depuis 1938, le restaurant patrimonial spécialisé en cuisine canadienne-française a migré dans un ancien Steak Frite.

Attenant au L’Barouf, au sud de Rachel, cet espace sur deux étages peut accommoder 95 clients à la fois : quatre fois plus qu’auparavant.

«On a transporté ici tout de notre adresse précédente, y compris notre enseigne extérieure posée dans la cage d’escalier, notre menu dans l’entrée et nos vieilles portes de four», explique Philippe Brunet, le propriétaire depuis 14 ans.

Ajustement

Le «24 Heures» a assisté mardi à la sortie des tout premiers chaudrons de «bines» à cette nouvelle adresse.

M. Brunet ouvrait les couvercles et, apparemment surpris du résultat qu’il constatait, demeurait coi en fronçant les sourcils. «Il va devoir s’ajuster au nouveau four», a commenté Jocelyne Gingras, copropriétaire et conjointe du cuistot.

Le lendemain soir pour la cérémonie d’ouverture avec la presse, les fameuses fèves au lard étaient au rendez-vous, succulentes à point.

Cachet

Au fond du rez-de-chaussée se retrouve le comptoir original de l’ancienne Binerie. Le premier tabouret à gauche, c’est celui qu’affectionnait le maire de Montréal Camillien Houde (1889-1958).

Celui d’à côté, c’était le préféré du hockeyeur Maurice Richard (1921-2000). Les artisans de Magasin Général Varennes ont produit plusieurs nouveaux comptoirs et tabourets de bois quasiment identiques à ce modèle.

«Je suis agréablement surpris, les propriétaires ont gardé exactement le cachet, c’est comme si on avait rentré cinq Binerie dans un même restaurant!», s’est exclamé l’acteur Guillaume Lemay-Thivierge lors de sa première visite des lieux. Sa carrière est associée à ce restaurant dont il demeure un habitué depuis le tournage du film «Le Matou», en 1985, alors qu'il n'était qu'un enfant.

Jeunes noctambules

Les nuits du jeudi, vendredi et samedi, la Binerie restera ouverte jusqu’à 4h du matin.

«C’est un retour aux sources puisqu’à l’origine, le restaurant ouvrait 24h et servait une foule de noctambules», se souvient Claire Lussier-Groulx, qui est née au-dessus de l’ancien commerce, propriété de son père.

«Ça fera changement de la malbouffe de nuit : de la vraie nourriture québécoise à se mettre dans le ventre!», ajoute Mme Lussier-Groulx qui a elle-même tenu la place avec son mari de 1978 à 2001.

Arrêt touristique

Le restaurant accueillera ses habitués au rez-de-chaussée. L’étage servira principalement aux groupes. Avant son ouverture de ce matin, la Binerie recevait déjà des réservations pour des fêtes de Noël de bureau.

«Nous pourrons désormais recevoir des autobus de touristes au deuxième étage et leur faire découvrir la gastronomie québécoise traditionnelle», se réjouit Mme Gingras.

Du coup, L’Avenue et La Banquise auront de la compétition!

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