Il est possible d’assumer sa différence à l’Assemblée nationale tout en respectant le décorum, insiste l’analyste politique Emmanuelle Latraverse, qui prenait position jeudi sur le retour à l’ordre envoyé à Catherine Dorion par les députés.
Catherine Dorion a déserté le Salon bleu, jeudi matin, après avoir été ciblée par des députés qui refusaient de la voir siéger vêtue d’un coton ouaté.
«Elle aurait pu se maintenir là et dire que tout député a le droit maintenant d’être en coton ouaté et après ça on descendra jusqu’au costume de bain et rendu là, on verra entre le coton ouaté, le costume de bain et le nœud papillon ce qui est acceptable», ironise l’analyste politique Stéphane Bédard.
Au-delà de la victimisation de la députée, Emmanuelle Latraverse regrette que Catherine Dorion soit incapable d’assumer ses différences à l’intérieur du décorum de l’Assemblée nationale.
«Je n’ai aucun problème avec des députés qui assument leur différence. Je pense que Manon Massé est un magnifique exemple d’une femme qui assume sa différence et qui le fait en respectant le décorum», compare-t-elle.
«C’est vrai que si on veut des jeunes femmes à l’Assemblée nationale, ça prend des garderies, de pouvoir allaiter dans le Salon bleu, nommez-les, poursuit-elle, mais à un moment donné, se pointer en mou pour aller travailler, les médecins ne le font pas et je ne vois pas mes collègues le faire.»
«Si pour être libérés, il faut s’habiller en mou, moi j’assume d’être soumise. Demandons à nos auditeurs s’ils aimeraient vraiment que je me présente avec une queue de cheval un peu n’importe comment et un coton ouaté tous les jours. Poser la question, c’est y répondre.»
Chers auditeurs, la parole est à vous!
Voyez l'extrait de l'émission «La Joute» dans la vidéo ci-dessus.