Sonia Sauvette et Paul-Marcel Adam vivaient ensemble depuis plus de dix ans et ils ne se querellaient que rarement... jusqu’à ce qu’ils partent en voyage dans une camionnette et que la chicane prenne.
Partir en camion à la découverte de l’Amérique, c’était leur rêve! Mais leur année sabbatique bohémienne a menacé de virer en rupture.

Photo 24heures | Louis-Philippe Messier
«C’est arrivé dès le premier matin du voyage au réveil, on s’est mis à se titiller, tout était prétexte à querelle, une cuillère mal placée, une tasse posée trop à droite», se souvient Sonia, 44 ans.
«C’est drôle, ça ne nous ressemble pas, que je me disais... mais ça recommençait toujours dès le matin, on se piquait et on se chicanait!», a-t-elle poursuivi.

Courtoisie
Chicane
À Montréal, les deux travaillaient, lui pour SNC Lavallin, elle pour Rio Tinto Alcan, deux bons emplois. L’un prenait le métro. L’autre sautait sur son vélo. En cas de friction, l’un pouvait sortir, prendre l’air, voir des amis. Leur condo sur Le Plateau comportait assez de pièces pour que chacun dispose de la sienne. Mais dans les 6 m2 de leur camion, la promiscuité forcée les a rendus irritables.
«Nous roulions dans les Rocheuses et nous nous faisions la gueule tandis que les paysages magnifiques défilaient. Nous n’en profitions pas du tout, nous étions malheureux et fâchés», raconte Paul-Marcel, 57 ans.
Il arrêtait alors le camion sur le bord de la route. Le couple se parlait et se réconciliait... mais seulement momentanément. Les deux premiers mois du voyage se sont avérés pénibles. Le doute planait: allaient-ils se laisser?
Adaptation
C’est seulement en Amérique latine que les amoureux ont cessé de se picorer. «Au Mexique, nous avons garé notre camion sur le bord d’une plage pendant quatre jours et nous nous sommes détendus. La tension a baissé, et nous avons su que, oui, nous allions le finir ensemble, notre long voyage!», se souvient Paul-Marcel.
«Avec tous les couples de voyageurs en camion que nous rencontrions, c’était un sujet de conversation, à savoir si eux aussi avaient passé leur temps à se chicaner au début... et la réponse était invariablement oui!», dit Sonia en riant.
Une fois la tension baissée, les deux amoureux ont appris à ne plus se «tomber sur les nerfs» et à se contenter de peu. Puis, 41 621 km plus tard, de retour à Montréal, il y a deux ans, Sonia et Paul-Marcel se sont surpris à étouffer dans leur vaste appartement parce qu’ils le trouvaient trop chargé. Ils se sont débarrassés d’une bonne partie de leurs possessions. Pour s’acclimater de nouveau à la vie normale et faire le bilan, ils ont entrepris d’écrire un livre intitulé Un couple dans le van: 365 jours sur la route, publié aux éditions Château d’encre. Voilà qui leur permettra de rembarquer dans leur camion... pour prendre la route des salons du livre, cette fois!