À peine un Québécois sur dix peut mourir à la maison, même si, selon une étude, c'est le souhait de 75% des Canadiens. Des médecins aimeraient en faire plus, mais prétendent qu'on leur met des bâtons dans les roues.
Des médecins sont en colère contre la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, qui les accuse de bloquer le déploiement de 68 équipes de soins palliatifs à domicile dans toutes les régions du Québec.
«Les patients dont le souhait est de demeurer à domicile sont pris actuellement en otages», affirme la Dre Louise Lafontaine de la Coalition du Québec pour l’accès aux soins palliatifs.
Depuis 15 ans, dans l'arrondissement Verdun à Montréal, 9 médecins du CLSC se rendent à tour de rôle à domicile et suivent 575 patients. Des infirmières sont aussi disponibles 24 heures sur 24.
«On se demande pourquoi la FMOQ bloque une pratique qui permet de réduire de façon considérable les retours aux urgences majeures et qui coûtent deux à trois fois moins cher que de retourner les patients en fin de vie sans arrêt dans les hôpitaux», de dire la Dre Geneviève Dechêne, médecin en soins palliatifs à domicile au CLSC Verdun.
Selon le président de la FMOQ, c'est le modèle proposé actuellement par le gouvernement qui ne fonctionne pas. On aimerait qu'il y ait 30 équipes de 9 médecins dans les grands centres, mais pour le reste du Québec, on ne sait pas combien de médecins devraient être déployés.
«Il y a à faire des ajustements quant aux modalités de rémunération des médecins, des conditions de travail des médecins. Moi, je ne pense pas qu'on peut parler de blocage», rétorque la ministre de la Santé, Danielle McCann.
La FMOQ et le gouvernement doivent se rencontrer la semaine prochaine.