L’émission J.E de ce jeudi s’intéresse au marché des soins esthétiques et des dérives dénoncées par des clientes et professionnels de la santé.
Au Québec, on dénombre plus de 16 000 professionnels dans le domaine de l'esthétique. Mais le métier n'est pas réglementé par un ordre professionnel.
L'une des dernières nouveautés sur le marché de l’esthétique au Québec est le stylo Hyaluron.
L’outil est vendu comme étant sans douleur et sans aiguille. Plusieurs esthéticiennes l’ont adopté pour corriger des rides ou augmenter le volume des lèvres.
Des centres de formation en esthétique ont également vendu des cours à celles qui souhaitaient l’utiliser.
Mais attention: le stylo à injection sans aiguille n’est pas homologué par Santé Canada et présente de nombreux risques: inflammation de la peau, hématomes ou abcès.
Dans des cas plus graves, infection bactérienne et fongique, transmission de maladies causée par la contamination croisée entre les utilisateurs ou dommages à la peau, aux yeux et aux vaisseaux sanguins.
«C'est un procédé qui est très, très dangereux», explique Isabelle Caron, présidente de l'Association des professionnels en électrolyse et soins esthétiques du Québec (APESEQ).
40 plaintes auprès de Santé Canada depuis mars
Des clientes, attirées par le prix de l’intervention, n’ont finalement eu aucun résultat, mis à part des effets secondaires inquiétants.
«C'est un "punch"!, explique Véronique Duguay. Le même "punch" qu'ils prennent pour percer les oreilles. C’était ça que j'avais sur la lèvre. Une heure après, je suis venue bleue et ça a duré trois semaines. J'ai vraiment mis aux poubelles 250 [dollars]».
Elle n’est pas la seule à avoir été attirée par le hyaluropen.
Nancy Rodrigue raconte avoir versé 300 dollars à l’esthéticienne, pour se retrouver avec des ecchymoses et rougeurs dans les heures suivant l’intervention.
«L'enflure que j'ai eue, les bleus et puis les séquelles des bosses que j'ai dans la bouche, ça ne vaut vraiment pas la peine», raconte Mme Rodrigue.
Quarante plaintes ont été déposées auprès de Santé Canada depuis mars.
Le Collège des médecins a reçu une cinquantaine de plaintes en lien avec le hyaluropen. Même si l’injection se fait sans aiguille, l’intervention est considérée invasive. Ceux et celles qui la pratiquent le font donc illégalement.
Autre dérive constatée par J.E: des esthéticiennes offrent en cachette, des injections de botox ou d’agents de comblement. Une pratique réservée aux médecins et infirmières et infirmiers, avec ordonnance médicale.
Voyez le résultat de l’enquête de J.E, ce soir, à 21h sur les ondes de TVA.