La ministre de la Santé Danielle McCann a refusé d’étudier le projet de loi déposé par le député libéral André Fortin sur la réforme du don d’organes, a-t-il fait savoir jeudi sur QUB radio.
«On a déposé un projet de loi il y a environ deux semaines pour renverser le consentement [en matière de don d’organes] au Québec», a expliqué jeudi M. Fortin, qui s’explique toujours mal la décision du gouvernement de balayer son projet de loi du revers de la main.
«En ce moment, si vous voulez faire un don d’organes au moment de votre décès, il faut signifier votre consentement, a-t-il poursuivi. Il faut signer l’arrière de la carte d’assurance maladie ou s’inscrire sur un registre de la Régie de l’assurance maladie du Québec.»
Or, ce que souhaite M. Fortin, député de Pontiac, c’est que tous les Québécois d’âge adulte soient présumés consentants au don d’organes, plutôt que l’inverse, comme c’est actuellement le cas. «On pense que ça peut améliorer les chances des gens qui attendent actuellement pour une greffe d’organe», a-t-il soutenu, en entrevue avec l’animateur Benoit Dutrizac.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une solution miracle, l’ancien ministre libéral est persuadé que l’instauration du consentement présumé fait partie de la solution permettant d’accroître le nombre de dons d’organes au Québec.
«On ne présume pas que c’est une solution parfaite, que c’est la solution qui va faire en sorte que tous ces gens qui sont sur la liste d’attente vont avoir accès à un organe, a-t-il admis. Ça nous prend un système qui est mieux organisé dans nos hôpitaux, on en convient, mais le consentement présumé peut aider.»
Une mesure semblable vient d’ailleurs d’être adoptée en Nouvelle-Écosse et est actuellement à l’étude en Alberta.
La moindre des choses
André Fortin promet de revenir à la charge et somme la ministre McCann d’étudier son projet de loi. «L’étudier à l’Assemblée nationale, c’est la moindre des choses», a-t-il insisté.
La directrice générale de La Maison des greffés, Micheline Cyr Asselin, est du même avis qu’André Fortin. Selon elle, le consentement présumé simplifierait le processus entourant les dons d’organes dans les hôpitaux.
À l’émission «Dutrizac», elle a aussi rappelé l’importance de parler du don d’organes avec les membres de sa famille. Parce que quand les proches «disent non, il n’y a pas de prélèvements et il n’y a pas de greffe qui se fait».