Une jeune entrepreneure de 21 ans a recyclé 14 000 bouteilles de plastique en six mois pour confectionner une ligne de vêtements sport.
Forte de sa conscience environnementale, Rose Guillemette a réussi à créer des vêtements faits avec du plastique provenant de bouteilles d’eau, de filets de pêche, de retailles industrielles, et autres matières qui polluent les océans et autres cours d’eau.
« L’industrie de la mode est l’une de celles qui polluent le plus au monde », déplore-t-elle.
Maillots de bain pour hommes et femmes, gougounes, manteau de sport : elle a déjà plusieurs produits disponibles sur sa boutique en ligne Kear’s.
Par exemple, un maillot de bain long pour hommes est fait à partir de 22 bouteilles récupérées.
La jeune vingtenaire a été marquée par un voyage d’entraide qu’elle a réalisé au Guatemala, à 15 ans, après avoir vu les grandes quantités de contenants de plastique qui polluaient des rivières.
Deux ans plus tard, la résidente de Saint-Norbert-d’Arthabaska, au Centre-du-Québec, s’est inscrite en commercialisation de la mode, à Québec. Lorsqu’elle a appris le procédé de fabrication du polyester, conçu avec du plastique, l’étudiante a eu une révélation. Elle s’est dit qu’il y avait sûrement moyen de produire des vêtements écologiques au Québec, en réutilisant les fameuses bouteilles d’eau en plastique.
Contacts outremer
Après plusieurs recherches, l’entrepreneure s’est associée à des fournisseurs certifiés en Italie et en Chine.

Photo courtoisie, newkears.com
Ce manteau a été confectionné avec du tissu 100 % avec bouteilles d’eau en plastique recyclé.
La designer a acheté ce tissu, créé ses patrons et a lancé sa boutique en ligne le 30 avril 2019. Ses produits sont envoyés dans des sacs qui se décomposent rapidement.
Ses créations, qu’elle fait connaître sur Instagram, ont suscité beaucoup d’intérêt, si bien que l’entrepreneure a vite développé de nouveaux modèles de maillots, des manteaux, etc. Au Vendredi fou, elle lancera des casquettes 100 % conçues avec du coton recyclé.
Actuellement, 50 % de ses vêtements sont fabriqués au Québec et l’autre 50 % en Chine, où le coût de fabrication est 13 fois moins cher. Le prix de ses produits ressemble à ceux des chaînes de maillots, en magasin, conçus avec du tissu régulier.
« Mes clients sont fiers de m’encourager », dit cette jeune soucieuse du sort de la planète.
Entrepreneure dans l’âme
Travaillante, Mme Guillemette occupe plusieurs emplois en même temps depuis sa jeunesse, en plus de ses études, ce qui lui a permis d’économiser. Ses grands-parents lui ont également donné un coup de pouce financier pour démarrer son entreprise, qu’elle exploite dans la maison familiale.
« J’ai toujours su que j’allais un jour avoir mon entreprise », affirme-t-elle.
Elle vient de participer à un défilé de mode réunissant de jeunes entrepreneures à Québec. Elle a épaté l’auditoire en présentant sa boutique en ligne et sa mission.
Mme Guillemette s’attend à ce que des compétiteurs développent le marché, mais elle compte continuer à se distinguer. Son but ultime serait de produire elle-même son tissu à partir du plastique recyclé.