Alors que la crise du propane continue d’inquiéter les agriculteurs québécois, le gouvernement libéral se retrouve les mains liées par sa propre décision de retarder le rappel de la Chambre, explique lundi Mario Dumont.
Même s’il décidait d’opter pour l’adoption d’une loi spéciale afin d’obliger les travailleurs du CN à rentrer au travail, le gouvernement fédéral – interpellé de toutes parts – devrait passer par une série de procédures avant d’y parvenir.
Mario Dumont a énuméré les étapes à suivre avant de voir le propane de retour sur les rails du pays.
D’abord, Justin Trudeau doit rappeler la Chambre des communes, une procédure qui prend au moins 48 heures. La Chambre doit ensuite élire un président, puis procéder au discours du Trône.
Une fois que ces étapes sont accomplies, il doit y avoir dépôt et adoption de la loi spéciale. Une fois que c’est fait, le retour au travail des cheminots irait au lendemain, mais les wagons vides doivent être remplis et le propane transporté.
«Mettez ça bout à bout, même si on se décidait aujourd’hui de faire quelque chose, je ne vois pas comment on aurait les premiers approvisionnements satisfaisants de propane avant huit, neuf ou dix jours, estime Mario Dumont. C’est pour ça qu’on parle d’une crise qui est très sérieuse à ce point-ci.»
Le gouvernement ne veut évidemment pas amener les négociations entre les patrons du CN et leurs employés sur la place publique, mais en ne le faisant pas, «tout le monde s’inquiète», souligne l’animateur.
Celui-ci se questionne par ailleurs sur le positionnement du Bloc québécois. «On ne les entend pas beaucoup!», dit-il.
Le Bloc affirme que le syndicat apporte d’excellents points et que le parti ne serait pas en faveur d’une loi spéciale.
«Le Bloc avait pourtant dit qu’il allait être du côté des agriculteurs et du côté des Québécois en tout temps, qu’il allait être le relais de l’Assemblée nationale. Dans ce cas-ci, il semble bien que le Bloc soit plus prosyndicat que pour les demandes du Québec», note-t-il.