L’hiver n’est pas encore officiellement commencé que déjà les hôpitaux débordent, surtout dans la grande région de Montréal.
Sur l’île de Montréal, le taux d’occupation des civières dans les urgences est en moyenne de 134 %, un chiffre semblable pour les régions de la Montérégie et de Laval, selon les données d’Index Santé.
La situation est encore plus problématique dans les Laurentides et dans Lanaudière. Là-bas, l’achalandage moyen atteint respectivement 166 % et 154 %.
Un taux supérieur à 100 % signifie que les centres hospitaliers doivent ajouter des civières pour répondre à la demande . Ils n’ont d’autres choix que de les placer dans des endroits qui ne sont pas prévus à cet effet, les corridors, par exemple.
C’est ce qui fait dire à Pierre Paul Milette, directeur général adjoint au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal, que les gens auraient intérêt à ne pas se rendre aux urgences si leur cas ne nécessite pas d’être placés sur une civière.
«Il y a d’autres possibilités que de se rendre aux urgences, par exemple les super-cliniques. On peut même prendre rendez-vous sur internet. On peut aussi communiquer avec son médecin de famille. Les gens pensent qu’ils vont avoir accès aux services plus facilement à l’urgence, mais ce n’est pas le cas», a-t-il rappelé.
Que les urgences débordent à cette période-ci de l’année n’a cependant rien de surprenant.
«Ça commence vers la fin novembre et ça se poursuit jusqu’en mars-avril», a indiqué M. Milette.
Cette réalité s’explique en partie par la grippe, mais aussi par une hausse des cas de santé mentale, a expliqué Pierre Paul Milette.
Actuellement, le pire hôpital du Québec pour le taux d’occupation est celui de Mont-Laurier, dans les Laurentides. Index Santé calculait mardi en début d’après-midi que 220 % des civières étaient prises.
L’Hôpital du Suroît, à Salaberry-de-Valleyfield, fait aussi piètre figure. Lundi après-midi, une quinzaine de personnes attendaient depuis plus de 48 heures aux urgences, alors qu’une vingtaine de patients étaient sur place depuis plus 24 heures.
Bien que moins préoccupante, la situation est aussi critique dans les régions de l’Outaouais, de l’Estrie, de la Capitale-Nationale et de la Mauricie.