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«Arrêtons de prendre les signaleurs pour des animaux au bord de la route!»

Un troisième signaleur routier en trois mois a perdu la vie dans le cadre de son travail, mercredi en journée à Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix, en Montérégie.

Dans ce cas-ci il s’agit d’une femme, Lynda Lizotte, 54 ans, de Beloeil, qui a été happée à mort par une voiture.

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Deux autres signaleurs, Daniel Jacques avait perdu la vie en Beauce le 24 novembre dernier; et Robert Shonfield, 50 ans, est mort tragiquement le 8 octobre dernier.

Pour Jean-François Dionne, le président de l’Association des travailleurs en signalisation routière du Québec (ATSRQ), les choses doivent bouger.

«Il n’y a pas de campagne de sensibilisation dans les médias, dans les journaux, les signaleurs on n’en parle pas. La CNESST fait des publicités sur n’importe quoi, mais ils n’en font pas sur la signalisation. Les travailleurs se sentent complètement ignorés», explique M. Dionne à Mario Dumont.

Celui qui travaille depuis plusieurs années pour la défense des travailleurs routiers implore l’aide du gouvernement, et des grandes centrales syndicales qui ont les moyens de les soutenir.

«On a des conditions de travail de ''marde'', excusez mon langage, mais c’est vraiment cela. C’est des 10-15 heures de travail par jour avec la boîte à lunch à côté de toi. Tu vas aux toilettes dans le fossé, ou uriner à côté du camion. On n’a pas de pause et on est payés moins que 20$ de l’heure», dénonce Jean-François Dionne.

Il soutient qu’aucun travailleur de la construction n’accepterait de travailler dans de telles conditions. «Pourquoi les syndicats ne viennent pas nous prendre en charge?»

Il précise que si un travailleur est confronté à une situation dangereuse, ils ne peuvent rien y faire, et pourraient être privés de salaire. S’ils étaient syndiqués, ils pourraient être mieux protégés, croit M. Dionne.


La CNESST se déplace seulement s’il y a des blessés graves ou des morts. Quand on appelle [pour une situation dangereuse] ils nous disent de faire un refus de travail. Si on fait un refus de travail, l’employeur va nous priver de travailler dans les prochains jours. On fait quoi nous autres?»

Aujourd’hui, le non-respect de la consigne d’un signaleur peut vous coûter 300$ et 4 points d’inaptitude, mais pour M. Dionne, ce n’est visiblement pas suffisant.

Il est convaincu qu’une amende de 1500$ et la suspension du permis pendant 7 jours pour conduite dangereuse seraient des mesures beaucoup plus dissuasives.

«Arrêtons de prendre les signaleurs pour des animaux au bord de la route!», conclut-il.

Incidents impliquant des signaleurs

2019 – 3 morts en trois mois

2018 - 76 signaleurs blessés

2017 – 60 signaleurs blessés

2016 – 41 signaleurs blessés

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