Un automobiliste paiera une amende plus élevée pour ne pas avoir payé son immatriculation que pour avoir roulé sur les orteils d’un signaleur routier, résume Mario Dumont. Cela donne une idée à quel point «le gouvernement est viré à l’envers», selon lui.
«C’est ce qu’il y a de plus grave, de ne pas payer ses plaques. Tu dois de l’argent au gouvernement, c’est bien plus grave que de mettre en danger la vie des autres, raille-t-il. Ça, c’est grave. Heille, t’as pas payé le gouvernement, t’es trois jours en retard. Ça, ça c’est vraiment grave.»
Or, les signaleurs routiers disent que beaucoup de gens ne respectent pas les chantiers. Et les récents événements leur donnent raison. Au cours des trois derniers mois, trois travailleurs ont perdu la vie. De 2011 à 2017, six sont décédés en faisant leur travail.
De plus, Mario Dumont indique qu’ils sont représentés courageusement par une petite association qui n’a que peu de moyens.
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Le problème avec les chantiers
Mario Dumont croit toutefois que les nombreux chantiers sur la route amènent un autre problème. Pour présenter un exemple, il décrit la route qu’il emprunte pour se rendre dans le Bas-Saint-Laurent :
- Un premier chantier en Montérégie: des cônes, mais personne n’y travaille;
- Un chantier à Drummondville : des cônes, personne ne travaille;
- Un chantier dans Lotbinière : des cônes, personne ne travaille.
«Vous allez me dire : "On est au volant. On a la responsabilité à chaque chantier, le même devoir d’être prudent." Mais est-ce que ça se peut, quand je vais arriver à mon quatrième chantier à Lévis, que mon subconscient se dise: "Au Québec, il y a des cônes, mais il n’y a jamais personne qui travaille." Je pense malheureusement que ça ajoute une couche de plus à ce qui met en danger nos signaleurs routiers», dit-il.
Au final, Mario Dumont croit que les chantiers sont tellement «tout croches» au Québec qu’on oublie que des êtres humains y travaillent.
Trois décès au cours des derniers mois devraient toutefois envoyer un signal d’alarme au gouvernement pour mieux protéger ceux qui sont oubliés, mais qui sont pourtant là pour protéger d’autres travailleurs.
Voyez l’éditorial complet de Mario Dumont dans la vidéo ci-dessus.