Le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement Legault – et plus spécifiquement le président du Conseil du Trésor Christian Dubé – aura du pain sur la planche au cours des prochains jours.
C’est d’abord mardi soir que la nouvelle entente avec les médecins spécialistes devrait être entérinée. Une conférence de presse est d’ailleurs prévue dès mercredi pour donner les détails de l’accord.
«Ce qu’on décode, c’est que les gens sont plutôt optimistes, note l’analyste politique Jonathan Trudeau. Enfin, on aura le fin mot sur les fameux montants comme le 500 millions $ par année et l’écart de 9 %.»
À même cette entente, il y aurait également un accord afin de mettre un terme aux examens non nécessaires et qui coûtent très cher.
«C’est ce qui rend cette entente, même si on parle de gros montants, acceptable pour les spécialistes. On s’est entendu pour revoir la méthode de travail pour la rendre plus efficace et donc moins dispendieuse», affirme l’analyste Emmanuelle Latraverse.
Puis, le gouvernement amorcera ses négociations avec les omnipraticiens. Des négociations qui s’annoncent beaucoup plus complexes que celles avec les spécialistes, évoque Emmanuelle Latraverse, puisque le gouvernement veut revoir le mode de rémunération.
«C’est énorme ce que propose le gouvernement. Dans le cas des médecins spécialistes, on en avait contre l’enveloppe des médecins spécialistes, mais avec les omnipraticiens, on est dans une autre logique. Ce n’est pas seulement l’enveloppe qu’on remet en question, mais aussi le mode de rémunération à l’acte qu’on veut revoir. Ça, c’est beaucoup plus litigieux.»
Même si plusieurs autres gouvernements au pays se sont cassé les dents en tentant de modifier ce mode, Emmanuelle Latraverse croit qu’il s’agit d’un test important, mais nécessaire.
Finalement, jeudi, Christian Dubé déposera les offres patronales aux syndicats du secteur public et parapublic. Or c’est un immense fossé qui sépare les différentes parties.
«Il a accepté de ne pas faire du mur à mur et d’y aller d’augmentations ciblées pour les secteurs qui en ont davantage de besoin. On pense aux enseignants, aux préposés et aux infirmières», souligne Jonathan Trudeau.
Comme il y a absence de front commun chez les syndicats, il sera intéressant de voir comment ceux-ci réagiront devant la disparité des offres du Conseil du Trésor.
Voyez l’analyse des panélistes de l’émission «La Joute» dans la vidéo ci-dessus.