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La DPJ est poursuivie pour 1,6 M$ par une éducatrice

Une éducatrice spécialisée qui s’est fait retirer l’enfant qu’elle gardait en famille d’accueil à la suite d’une enquête bâclée intente une poursuite de 1,6 million $ contre la DPJ, qui avait préféré placer l’enfant dans un foyer où il a été maltraité. 

« [Dans la nouvelle famille], l’enfant était victime de violence, d’isolement, de séquestration et de malnutrition », peut-on lire dans la poursuite civile déposée mercredi au palais de justice de Montréal. 

Marie [nom fictif afin de protéger l’identité de l’enfant] ne semble pas décolérer pour tout ce que la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) lui aurait fait subir depuis 2012. 

À l’époque, cela faisait huit ans qu’elle s’occupait d’un garçon autiste qui avait été retiré à ses parents à 15 mois. 

C’est lors d’une séance de thérapie que l’enfant aurait verbalisé avoir été « tapé » par le conjoint de Marie. Le petit a été examiné dans une salle de bain. Aucune marque n’était visible, mais c’était suffisant pour lancer une enquête. 

Au Tim Hortons 

Normalement, la DPJ rencontre les personnes d’intérêt en privé. Mais pas cette fois-ci, peut-on lire dans le document de cour, puisque Marie aurait été interrogée... dans un Tim Hortons. 

« [Les intervenants] parlaient fort dans le lieu public, ce qui a grandement embarrassé la demanderesse », indique la poursuite, ajoutant que la DPJ a plusieurs fois changé de version, allant jusqu’à affirmer que l’enfant avait des brûlures de cigarette. 

Le garçon a ensuite été emmené dans une autre famille d’accueil, où il aurait été plus souvent qu’autrement enfermé dans un sous-sol. 

 En appel 

Inquiète pour lui, Marie s’est tournée vers la Commission des droits de la personne, qui a conclu à une évaluation incomplète par la DPJ. L’organisme a toutefois contesté pendant trois ans la décision. 

La Cour du Québec a finalement conclu que la DPJ avait contrevenu à neuf articles de la Loi sur la protection de la jeunesse, tout en concluant que le développement de l’enfant avait été compromis et qu’il devait être remis à Marie. 

« À son retour, il a dû réapprendre plusieurs notions telles que les soins d’hygiène de base, s’habiller et attacher ses souliers... », indique la poursuite civile. 

Si la femme peut maintenant s’occuper du jeune, elle ne peut plus être famille d’accueil pour d’autres. Et toute cette affaire lui a causé des problèmes de santé et financiers, affirme-t-elle, ce qui l’a poussée à intenter sa poursuite civile en son nom et celui du garçon. 

La DPJ n’a pas rappelé Le Journal.

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