À Sherbrooke, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a décidé de ne déposer aucune accusation contre le propriétaire d'une résidence privée pour jeunes déficients intellectuels ou ses employés relativement au décès de Shayne Tremblay survenu en décembre 2017.
Atteint d'un trouble sévère du spectre de l'autisme, le jeune homme de 19 ans avait été retrouvé mort d'une pancréatite aiguë, sur le plancher de sa chambre à coucher à l'intérieur de laquelle il était embarré.
Malgré des symptômes s'étant manifestés la veille, les préposés n'avaient pas cru bon l'amener consulter un médecin. Le propriétaire de la résidence, Manojlo Govedarica, était pour sa part en vacances.
L'enquête policière avait révélé une lacune flagrante au niveau de l'encadrement et de la surveillance des usagers qui étaient hébergés à la Résidence Manojlo.
En effet, il a été démontré que de 19 h à 7 h, les bénéficiaires étaient laissés à eux-mêmes, sans surveillance, dans la maison dont les portes étaient verrouillées.
Cette situation avait été jugée inacceptable par le Centre intégré universitaire de santé et des services sociaux (CIUSSS) de l'Estrie-CHUS, avec qui le propriétaire Manojlo Govedarica avait une entente de service à l'époque. Son contrat a été résilié dans les mois qui ont suivi les tragiques événements.
Deux ans plus tard, le CIUSSS de l'Estrie-CHUS ne souhaite pas commenter publiquement et préfère attendre le rapport de la coroner Kathleen Gélinas chargée de l'enquête.
Dans une réponse écrite, la direction mentionne: «Des situations malheureuses comme celles vécues avec la Résidence Manojlo sont inacceptables et dès que nous avons été mis au fait, nous avons agi afin d'assurer la sécurité des résidents. Rappelons également que nous avons une équipe qualité dédiée qui s'assure de la qualité des soins et services dans l'ensemble de nos milieux, le tout avec la contribution des intervenants cliniques qui interviennent au quotidien dans ces milieux».
Les parents de Shayne Tremblay, à qui nous avons parlé, attendront aussi le rapport du coroner avant de faire des commentaires, mais ils ont mentionné à TVA Nouvelles qu'ils déplorent le fait que deux ans après les faits, personne ne soit blâmé ou tenu responsable des événements qui ont mené à la mort de leur fils.