La résidence acquise à l’été 2018 par un couple de Saguenay menace maintenant de s’effondrer.
Pourtant, il avait fait appel à un inspecteur qui leur avait certifié que la résidence ne présentait aucun vice de construction. Jamais Audrey Gobeil et son conjoint ne se seraient doutés que l'achat de leur première maison allait les plonger dans un gouffre financier sans fin.
«Notre inspecteur nous avait répondu que tout était parfait. On l'a cru et on a pris possession de la maison en juillet 2018, affirme Mme Gobeil à TVA Nouvelles. Tout ce qu'on avait à faire, c'était de la mettre au goût du jour. On a décidé de commencer à arracher les tapis et c'est là qu'on s'est rendu compte que notre cauchemar commençait parce que des fissures, y'en a partout dans les fondations.»
Et ce problème n'est pas le seul constaté par un autre expert embauché par le couple une fois la transaction complétée.
«La maison a une très grande faiblesse structurale et pour pouvoir régler notre problématique, il faudrait la lever et démolir littéralement tout le sous-sol pour pouvoir l'asseoir sur de nouvelles fondations et qu'elle soit droite, explique-t-elle. Sauf que rien ne nous garantit que le haut de la maison ne s'effondrera pas.»
Sous les conseils d'un avocat, Audrey Gobeil et son conjoint ont intenté une poursuite pour vices cachés et vices apparents de 150 000 $ devant la Cour supérieure, contre les anciens propriétaires de la résidence construite dans les années 1970, l'inspecteur préachat et l'entrepreneur.
En attendant la décision du tribunal, les dettes s'accumulent pour le couple qui a deux enfants.
«Avec ce que l'on doit depuis un an, le retard dans plusieurs paiements, on parle d'un montant de 25 000 $ que l'on doit maintenant», soutient Mme Gobeil.
De plus, leur facture d'électricité explose pendant l'hiver et pourtant, il fait très froid à l'intérieur de la résidence.
«On a fait venir Rénoclimat et on nous a dit que c'était comme si on vivait dehors. Il faut penser qu'il faut aussi continuer à habiller les enfants. Il faut continuer à les nourrir», ajoute-t-elle.
Le couple pourrait devoir déclarer faillite avant même de connaître la décision du tribunal.
En racontant son histoire et en témoignant de sa détresse, Audrey Gobeil espère forcer le gouvernement à mieux encadrer la profession d'inspecteur, mais aussi à soutenir financièrement et psychologiquement les nouveaux propriétaires dont le rêve se transforme en cauchemar.
«Tout ce qu'on voulait, c'était avoir notre maison et être bien. On ne demandait rien de plus», soutient-elle.
Le couple espère que la décision de la Cour supérieure sera en leur faveur, même s'il sait très bien qu'il ne récupérera jamais la totalité de son investissement, ni même l'argent dépensé pour mener cette longue et difficile bataille judiciaire.