L'incompréhension se mêlait à la tristesse jeudi soir lors d'une vigile qui se tenait à Montréal en l'honneur des personnes décédées mercredi matin dans l'écrasement d'avion en Iran.
Quelques heures plus tôt, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, indiquait que des informations préliminaires laissaient croire que l'avion, à bord duquel prenaient notamment place 63 Canadiens, avait été abattu par un missile iranien, peu de temps après son décollage de Téhéran.
«Il y a beaucoup d’étudiants qui s’identifient aux victimes, parce qu’on a le même parcours de vie. C’est sûr qu’on cherche une explication, on se demande ce qui s’est passé», a expliqué Saman Abolfathi, organisateur de la vigile et vice-président de l’association des étudiants iraniens de l’Université Concordia.
«Nous voulons seulement connaître la vérité, a soutenu Setaneh, une étudiante iranienne de l’Université Concordia. Nous nous sentons proches des victimes. Ça aurait pu être nous», a-t-elle dit pendant la vigile.
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Photo Agence QMI, Joël Lemay
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Joël Lemay / Agence QMI
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Joël Lemay / Agence QMI
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Joël Lemay / Agence QMI
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Photo Agence QMI, Joël Lemay
Une centaine de personnes
Malgré le froid, plus d’une centaine de parents, amis et étudiants de l’Université Concordia s'étaient réunis près des photos des victimes en début de soirée, devant le pavillon Guy-De Maisonneuve de l'université anglophone. Plusieurs ont allumé une chandelle, en mémoire des défunts.
«Je ne peux pas me rendre en Iran pour la cérémonie, alors je suis venue ici, prier pour les victimes, a dit Sana Dabbagh, dont l’une des amies est décédée lors de l’écrasement.
La communauté iranienne de l'Université Concordia compte plus de 1500 étudiants, sur un total de 50 000, selon la porte-parole de l'université, Vannina Maestracci.
«Nous sommes ici pour montrer notre support et notre amour à ceux qui ont perdu leur vie. [...] Nos pensées et prières sont avec les victimes, leurs proches et leurs familles», a souligné Saman Abolfathi.

Photo Agence QMI, Joël Lemay
Porte-voix en main et les larmes aux yeux, plusieurs proches ont également partagé leur peine dans des témoignages émouvants.
Les organisateurs ont demandé une minute de silence vers 18 h pour permettre à tout le monde de se recueillir.
Rappelons qu'un Boeing 737 de la compagnie Ukrainian International Airlines s'est écrasé mercredi matin, environ deux minutes après son décollage de Téhéran en direction de Kiev. Les 176 passagers et membres d'équipage sont décédés. Au moins sept d'entre eux résidaient au Québec, dont deux diplômés de l'Université Concordia qui venaient tout juste de se marier en Iran.
Deux vigiles privées se tiendront vendredi et la semaine prochaine, pour les étudiants de Concordia et de l’École de technologie supérieure (ÉTS) respectivement. Les détails restent à confirmer.
- Avec la collaboration de Magalie Lapointe