Le ministre Simon Jolin-Barrette n’est peut-être pas l’homme à montrer du doigt pour le chaos causé par les ratés du processus de dépôt de candidatures de parrainage de réfugiés, il demeure celui qui doit répondre aux questions, ce qu’il n’a pas fait lundi.
Les analystes politiques Caroline St-Hilaire et Jonathan Trudeau s’entendent pour dire que l’élaboration de la formule «premier arrivé, premier servi» pour déposer sa candidature dans le programme de parrainage de réfugiés ne relevait pas directement du ministre Jolin-Barrette. Sauf qu’il demeure la personne imputable, rappelle Caroline St-Hilaire.
«Si les fonctionnaires font des recommandations aussi niaiseuses que ça, c’est à [Simon Jolin-Barette] de dire que ça n’a pas de bon sens», dit-elle.
Le ministre a émis une déclaration écrite en réaction aux critiques, mais il n’a pas accepté les demandes d’entrevue sur le sujet.
«C’est inacceptable qu’il ne soit pas en entrevue, à moins qu’on ait une bonne raison, qu’il soit à l’extérieur, mais ce n’est pas ce qu’on m’a dit, évoque Jonathan Trudeau. Il aurait dû être là pour répondre aux questions.»
Selon lui, l’occasion crée l’opportunité. Et Simon Jolin-Barrette a perdu une belle occasion de «redorer son blason» après sa fin d’année 2019 difficile.
«Simon Jolin-Barrette, dans les revues de fin d’année et même par le premier ministre, a été écorché au possible. Il avait l’occasion de venir devant nos caméras et de dire que c’est inacceptable ce qui s’est produit, qu’il allait changer les façons de procéder. [...] Je pense qu’il y a effectivement une lacune qu’il faut dénoncer», dit Jonathan Trudeau.
«On aurait vu un ministre qui assume ses responsabilités, qui devient un leader, renchérit Caroline St-Hilaire, plutôt que quelqu’un qui subit les actions du ministère. Ce que je comprends, c’est que ce sont les fonctionnaires qui gèrent, et non le ministre, et ça ne me rassure pas.»
Voyez l’extrait de l’émission «La Joute» dans la vidéo ci-dessus.