Des chercheurs de l’Université de Montréal ont développé une échelle visuelle permettant aux vétérinaires de déterminer rapidement le degré de douleur ressenti par un chat.
La «Feline Grimace Scale» permet d’évaluer ce que le chat ressent selon la position de ses oreilles, de sa tête, le resserrement de ses yeux, la tension de sa bouche et la position de ses moustaches. Les éléments, notés de 0 à 2, produisent une note finale afin d’évaluer la douleur ressentie par l’animal. La note maximale est de 10.
«Au niveau du traitement, ça pourra vraiment aider les vétérinaires comme outil pour poser un diagnostic de la douleur», a expliqué le Dr Paulo Steagall, qui a dirigé cette recherche à la Faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM.
Le vétérinaire pourra ainsi établir s’il est nécessaire d’administrer un analgésique pour neutraliser cette douleur. «C’est un instrument simple, rapide et efficace et qui a une fiabilité énorme chez les chats», a-t-il ajouté.

COURTOISIE DR PAULO STEAGALL
Étude clinique
C’est après environ quatre ans que les chercheurs de la Faculté vétérinaire de l’UdeM sont parvenus à développer cette échelle. L’étude a été réalisée sur des chats en situation de douleur sous l’autorisation des propriétaires.
Des vidéos de ces animaux ont été tournées à des fins d’analyse. «On a été capables de noter des différences significatives sur le score obtenu par les chats en douleur et les chats pas en douleur», a-t-il raconté. M. Steagall a d’ailleurs précisé qu’aucune manipulation invasive ou de douleur n’a été infligée aux animaux expressément pour bâtir l’outil.
«Dans la littérature scientifique, il y a deux échelles qui existent déjà pour évaluer la douleur du chat, mais le problème c’est qu’elles sont beaucoup plus compliquées à utiliser», a soutenu M. Steagall.

COURTOISIE DR PAULO STEAGALL
Indice pour les propriétaires
Bien que l’outil soit développé principalement pour les vétérinaires, les propriétaires des chats peuvent toujours se baser sur l’expression faciale de leur compagnon pour évaluer si tout va bien.
«Ça peut aider le propriétaire à voir s’il y a quelque chose de bizarre ou d’anormal», a souligné le chercheur.
En ayant une idée de la douleur ressentie par l’animal, il est plus aisé d’évaluer si une visite chez le vétérinaire est nécessaire.