Le premier ministre Justin Trudeau a essuyé un tir groupé des oppositions à Ottawa et du gouvernement Legault, qui l’accusent de financer indirectement la contestation judiciaire de la loi 21.
La Commission scolaire English-Montréal (CSEM) s’est vue octroyée par un programme un montant de 125 000 $ afin de contester la loi 21 sur la laïcité devant les tribunaux. Une aide financière que la CSEM n’utilisera finalement pas, a-t-elle annoncé jeudi après-midi.
Depuis, le gouvernement Legault a accusé Justin Trudeau de manquer de respect aux Québécois en finançant la contestation judiciaire. Mais pour une très rare fois, l’analyste politique Dimitri Soudas s’est porté à la défense du premier ministre fédéral.
«Je connais très bien le programme et ce type de décision n’arrive même pas jusqu’au bureau du premier ministre. Il n’était probablement même pas au courant», plaide-t-il.
Selon lui, un employé politique a apposé sa signature à cette aide financière sans bien saisir la portée politique de l’action. Le faible nombre d’employés politiques bilingues à Ottawa a peut-être joué un rôle, dit-il.
«Il y a une chose avec laquelle j’ai toujours été en accord avec Gilles Duceppe, c’est quand il disait qu’à Ottawa, il y a deux langues officielles : l’anglais et la traduction simultanée.»
Une excuse que n’accepte pas du tout l’analyste politique Jonathan Trudeau.
«C’est de la foutaise de se laver les mains en disant que c’est un organisme indépendant, tranche-t-il. C’est drôle, quand est venu le temps d’aller jouer dans les histoires de SNC-Lavalin et de jeter à terre la muraille de Chine qu’il devait y avoir entre le gouvernement et le judiciaire, Justin Trudeau n’a pas hésité à franchir cette ligne-là!»
Et si Justin Trudeau n’était réellement pas au courant de cette aide financière, il aurait dû réagir différemment.
«Il aurait pu avoir une réaction plus prudente au lieu de jouer les Ponce Pilate et de s’en nettoyer les mains», souligne Jonathan Trudeau.
Voyez l’extrait de l’émission «La Joute» dans la vidéo ci-dessus.