Le détaillant La Cordée s’est mis sous la protection de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité: une nouvelle qui n’a rien de bien surprenant, selon un expert.
D’après Philippe Bertrand, spécialiste du marketing numérique, les problèmes de plusieurs commerces de détail comme La Cordée peuvent entre autres s’expliquer par un facteur bien simple: on a trop souvent oublié le client.
«En ce moment, ceux qui font de l’argent dans le commerce de détail, ce sont les architectes et les ''bébéleux'' du web qui font des sites à 1 M$. Ce n’est pas ça qu’il faut. Il faut penser à l’expérience du consommateur», réclame-t-il.
Le web et les rénos
Ainsi, devant une compétition plus forte que jamais causée par la venue de gros joueurs comme Sportium et Décathlon, certaines chaînes décident de se tourner vers la rénovation de leurs magasins ou optent bien souvent «tardivement» à améliorer leur offre en ligne.
Malheureusement pour ces commerçants, Philippe Bertrand juge qu’il s’agit là de deux mesures bien peu efficaces pour redresser la barre.
«Investir 20 M$ dans la brique et le mortier, il faut être courageux [...] Oui, il y a des écrans, c’est super, mais ce n’est pas là que tu vas chercher ta clientèle», explique-t-il au sujet des améliorations architecturales des succursales.
«Le site internet ne sauvera pas ton entreprise. Pour les meilleurs détaillants au monde, le web vient remplacer les ventes d’un seul magasin», précise aussi l’expert sur cette autre avenue souvent perçue comme une solution miracle.
Décathlon, un modèle
Pour Philippe Bertrand, le secret demeure d’offrir des produits différents de la compétition. Et si on peut les offrir moins chers, c’est encore mieux.
«Ils vendent tous les mêmes items! Le t-shirt de marque Salomon se retrouve dans chaque détaillant dans la même couleur, peste-t-il. Tu vas chercher des clients si tes articles sont différents des autres. La chaîne Décathlon l’a compris et ils sont arrivés avec leur propre gamme de produits.»
Le spécialiste donne en exemple un chandail en laine de mérinos qu’on trouve à 30$ chez Décathlon, mais qu’on retrouve étiqueté à 89$ chez la compétition.
Ce dernier cite aussi la chaîne l’Aubainerie, qui a développé ses propres gammes de produits pour sortir du lot et qui se porte bien aujourd’hui.
«C’est ça que le consommateur veut.»