Tandis qu’Ottawa est accusée de laxisme face au coronavirus, plusieurs entreprises du Québec prennent les grands moyens pour réduire les risques de propagation sur les lieux de travail.
Bombardier, Google, la Caisse de dépôt et placement, entre autres, ont tous mis en place des mesures d’exception pour protéger leurs employés contre le COVID-19 et ainsi assurer la poursuite de leurs activités, a constaté Le Journal.
« Sans céder à la panique, c’est exactement la chose à faire, soutient Jasmin Guénette, vice-président de la Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI). Les conséquences économiques d’un manque d’attention à ce risque de propagation peuvent être plus grandes qu’on l’imagine. »
Si certains se contentent de campagnes sur les mesures d’hygiène, ou encore de réduire le nombre de déplacements à l’étranger, d’autres entreprises imposent carrément le télétravail à leurs troupes, les sommant parfois de ne plus se pointer au bureau.
Chassés du bureau
C’est le cas entre autres des employés montréalais d’Indeed, spécialisée dans le recrutement de personnel. La trentaine d’employés a reçu la consigne lundi de travailler de la maison jusqu’à nouvel ordre. Indeed a aussi annulé tout voyage ou événement corporatif organisé par l’entreprise.
Les employés montréalais de Morgan Stanley ont reçu pour leur part une note en anglais, les informant que tout visiteur, employé, ou employé fréquentant une personne ayant visité la Chine, l’Iran, l’Italie, le Japon ou la Corée du Sud dans les 14 derniers jours n’était plus le bienvenu dans ses bureaux.
Sans aller aussi loin, Stingray dit avoir aussi réduit ses voyages, et Bombardier a interdit à l’ensemble de ses employés de se rendre en Chine, en Corée du Sud et dans les villes italiennes en quarantaine, affirme sa porte-parole Jessica McDonald.
À la Caisse de dépôt, on dit avoir demandé à tous d’annuler les déplacements dans les zones les plus touchées, de reconsidérer tout déplacement « non essentiel » et d’utiliser la vidéoconférence. « Si des mesures supplémentaires devaient être mises en place, nous n’hésiterons pas à les déployer », affirme son porte-parole Yann Langlais-Plante. La Caisse affirme disposer d’un plan de contingence prévoyant entre autres « l’utilisation de sites secondaires, la mise en place d’horaires rotatifs ou des mesures pour faciliter le télétravail » pour l’ensemble de l’organisation.
En mode crise
« La vérité est que très peu d’entreprises ont des plans d’intervention en cas de pandémie ; ce qui fait que plusieurs sont actuellement en gestion de crises logistiques ou de mobilité de main-d’œuvre », soutient Dominic McInnis, président du Groupe Conseil C-TPAT et observateur de l’Organisation mondiale des douanes, à Bruxelles.
Chez Google, les mesures évoluent en fonction des circonstances, soutient sa porte-parole Luiza Staniec. En plus d’encourager le télétravail pour quiconque s’y sentirait plus à l’aise, Google dit redoubler d’efforts du côté de la désinfection.
Espérance de vie des coronavirus au travail
En général, les coronavirus survivent :
3 heures environ sur les objets inertes avec des surfaces sèches
6 jours sur des objets inertes avec des surfaces humides
Source : Gouvernement du Québec