À l'heure où la pandémie de la COVID-19 fait des victimes aux quatre coins du globe, le gouvernement Trudeau recommande aux voyageurs de rentrer au Canada «pendant qu’il est encore temps». Idem du côté de Québec, qui recommande aux «snowbirds» de rentrer au pays dès que possible.
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Néanmoins, une petite recherche sur les sites de transporteurs aériens suffit pour montrer que les voyageurs en provenance d’Europe n'auront d'autre choix que de dépenser des sommes astronomiques pour rentrer au bercail.
Pour un vol direct de Paris à Montréal avec Air Transat en date du 21 mars, le prix s’élève à 3 307$. En temps normal, les prix s’échelonnent plutôt entre 335 et 580 $ selon Google Flights.

Du côté d’Air Canada, un vol direct reliant Londres à Montréal en date du 21 mars peut atteindre les 2 350$.
Au Maroc, en Afrique du Nord, le scénario est encore plus catastrophique. Le transport aérien, extrêmement limité, dépasse les 5 000$ pour un aller simple vers Montréal. Ce voyage oscille plutôt entre 700 et 750$ en temps normal, toujours selon les données de Google Flights.

«Dépenser dans la peur de ne pas avoir d’autres options»
Thomas*, 24 ans, termine son baccalauréat à l’UQAM lors d’une session à l’étranger à Paris.
Celui qui possédait un billet de retour avec la compagnie Air Transat a été incapable de rejoindre le service à la clientèle. Craignant de ne pas trouver de billet pour partir rapidement, il a finalement acheté un aller-simple avec une autre compagnie aérienne.
«Quand tu n’as pas de nouvelles sous le stress et sous les indicatives du gouvernement fédéral qui nous incite à rentrer rapidement au pays, c’est en quelque sorte un abus envers le consommateur. (...) Ça force les gens à dépenser dans la peur de ne pas avoir d’autres options» a-t-il expliqué à TVA Nouvelles.
Simon* est un photographe de 33 ans qui est allé passer deux semaines au Pérou avec sa conjointe. Ces derniers ont finalement déniché un aller-simple de Lima à Montréal pour 800$, mais qui inclut deux escales aux États-Unis, à l’heure où la pandémie bat son plein. La seule option de vol direct vers Montréal se détaille quant à elle à 1600$.
«Le souci, c’est que mes billets de retour ont initialement été achetés avec Expédia. Le transporteur, Air Canada, me demande de joindre Expédia et vice-versa. C’est un jeu de tennis et je suis la balle» se désole le globe-trotteur.
«L'offre et la demande»
En raison «d'un volume d’appel exceptionnellement élevé», les lignes téléphoniques d'Air Transat sont complètement saturées.
«Si un client désire modifier une réservation existante, nous l’invitons à utiliser le formulaireen ligne que nous avons prévu à cet effet; il s’agit de la façon la plus simple et rapide de nous joindre», réitère Debbie Cabana, directrice Marketing, médias sociaux et relations publiques chez Air Transat.
Concernant la hausse draconienne des prix observés sur les sites des transporteurs aériens, ces derniers fluctuent entièrement selon le principe de l'offre et la demande, rappelle Mme Cabana.
Du côté d'Air Canada, «des mesures sont mises en place pour stabiliser le prix des billets pour les Canadiens qui reviennent d’Europe. Des mesures similaires seront annoncées sous peu pour l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud ainsi que les Caraïbes» a commenté Pascale Déry, directrice des relations avec les médias chez Air Canada. La compagnie aérienne tient d'ailleurs à jour une page complète sur l'évolution de la COVID-19 et ses répercussions sur les vols.
*Les noms des intervenants ont été modifiés pour des raisons de confidentialité.
**À noter que les prix des vols relevés dans cet article ont été mis à jour à 9h30 et peuvent changer rapidement.