Partir ? Revenir ? Rester ? Voici les options à privilégier pour les Canadiens qui prévoient partir en voyage et ceux qui se trouvent actuellement à l’étranger.
LES FAITS
-Le Canada recommande aux voyageurs d’éviter tout voyage non essentiel à l’extérieur du pays. Depuis samedi, toutes les destinations sont jugées à niveau de risque élevé (niveau 3). -
-Le gouvernement canadien a demandé samedi à tous les voyageurs canadiens de revenir au pays par les moyens commerciaux, pendant qu’ils sont encore disponibles.
VOUS AVEZ DES PLANS DE VOYAGE
► Dois-je annuler ?
C’est à votre discrétion. Mais le Canada recommande d’annuler ou de repousser tout voyage non essentiel, peu importe la destination. Si vous décidez de voyager, certaines clauses de votre assurance voyage pourraient ne pas s’appliquer.
► Puis-je être remboursé si je décide d’annuler mon voyage ?
Oui dans la grande majorité des cas, si vous détenez une assurance annulation. Plusieurs compagnies d’assurances affirmaient la semaine dernière que la possibilité d’être remboursé pour un voyage annulé dans la foulée de la COVID-19 n’était possible que si le pays visité était affublé d’un niveau de risque élevé (3). C’est désormais chose faite et le niveau 3 est appliqué à tous les pays.
► J’ai acheté une assurance annulation après le 13 mars. Puis-je être dédommagé ?
Peu probable. Cette protection s’applique aux risques qui ne sont pas connus au moment de contracter l’assurance. « Puisque le coronavirus est maintenant connu comme un risque (...), vous ne pouvez pas obtenir un remboursement si vous annulez votre voyage pour cette raison », affirme Desjardins.
► Quels sont les recours offerts par les compagnies aériennes ?
Cela dépend de votre billet d’avion, s’il était remboursable ou non à la base. Des compagnies aériennes ont assoupli leur politique de modification de réservations. Air Canada propose par exemple d’annuler sans frais les voyages à venir, en échange d’un crédit applicable pour un nouveau vol à effectuer d’ici le 31 décembre 2020.
► Quels sont les risques si je décide de partir tout de même en voyage ?
« Si quelqu’un présentement décide de partir en voyage, la recommandation principale est d’appeler son assureur », tranche Lyne Duhaime, présidente de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personne au Québec (ACCAP-Québec). L’objectif est surtout de valider si votre assurance couvre les soins de santé, une fois à l’extérieur. L’assureur pourrait par exemple refuser de couvrir les frais reliés aux soins si vous contractez le coronavirus.
► Puis-je acheter un nouveau voyage ?
Oui, même si la recommandation est d’éviter de voyager. Voyages à rabais proposait dimanche des tout-inclus vers Cuba à moins de 500 $, pour un départ dans la semaine. L’offre est alléchante. Il faudra toutefois vous assurer d’avoir une bonne couverture pour vos soins médicaux. Cette dernière pourrait exclure une couverture en cas de soins liés au coronavirus, car il s’agit d’un « risque connu », explique l’ACCAP-Québec. Sans oublier que les frontières pourraient être fermées, ce qui compromettrait votre retour à court terme.
VOUS ÊTES PARTIS EN VOYAGE
► Dois-je revenir ?
C’est à votre discrétion. Mais le gouvernement canadien recommande à ses ressortissants de revenir au pays le plus rapidement possible, les vols commerciaux risquant de se faire de plus en plus rares et de plus en plus coûteux.
► Qu’arrive-t-il si le pays où je séjourne décide de fermer ses frontières ou qu’une situation fait en sorte que le retour au pays n’est pas possible ?
Certaines compagnies d’assurances remboursent les frais engagés pour l’achat d’un billet d’avion si un voyageur doit interrompre son voyage ou retarder son retour, s’il est mis en quarantaine ou qu’il n’y a pas de vol pour le retour, avance l’ACCAP-Québec. Les Canadiens détenteurs d’une assurance voyage pourraient avoir droit à d’autres avantages, comme une allocation quotidienne pour les repas ou l’hébergement.
► Suis-je couvert si j’attrape la COVID-19 durant mon voyage ?
Si vous avez une assurance pour les soins de santé acquise avant que le Canada n’élève à 3 le niveau de sécurité pour tous les pays, il ne devrait pas y avoir de problème.
VOUS ÊTES DE RETOUR DE VOYAGE
► Suis-je dans l’obligation de m’isoler ?
Oui, si vous êtes un employé de la fonction publique ou un membre du personnel de la santé, de l’éducation et des services de garde, privés et publics. L’isolation est volontaire pour toute autre personne qui revient de l’étranger.
► Mon employeur peut-il m’obliger à m’isoler ?
Oui, selon l’analyse du cabinet d’avocats Norton Rose Fullbright. « Nous estimons qu’un employeur peut exiger l’isolement de ses employés qui présentent des symptômes de la maladie ou qui représentent un risque de contagion pour leurs collègues, si cette décision découle de motifs raisonnables ».
► Mon employeur a-t-il l’obligation de me payer durant les 14 jours d’isolement ?
Dans le secteur public au Québec, les travailleurs continueront d’être payés et seront invités à faire du télétravail lorsque possible. Au privé, l’employeur n’a pas l’obligation de rémunérer ses employés, qui pourraient privilégier des congés de maladie ou des vacances. Sans quoi, une demande pourrait être déposée en assurance-invalidité ou assurance-emploi. Le gouvernement doit toutefois annoncer sous peu des mesures d’aide sur la question, notamment pour soutenir les travailleurs autonomes.