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«Mon mari a besoin de mes soins» : cri du cœur d’une aidante naturelle

La crise du COVID-19 qui sévit inquiète grandement les aidants naturels du Québec, comme Luciana D’Amore, qui prend soin de son mari à tous les jours depuis 2010.  

Cette dernière craint que son mari meure si on ne lui vient pas en aide rapidement.  

«Il a un syndrome qui s'appelle le syndrome d'enfermement, connu sous le nom de "locked-in", en anglais. Alors, il est paralysé et il est ventilo-assisté», explique la femme à TVA Nouvelles.  

Gian Libero Casale a fait un AVC en septembre 2010. Après un long séjour à l'hôpital, il a été transféré au CHSLD Camille-Lefebvre il y a cinq ans.  

Ce dernier est incapable de sonner la clochette d'alarme pour demander de l'aide et il ne peut pas verbaliser ses besoins. Luciana D’Amore ne peut plus aller à son chevet, comme elle le faisait 10 heures par jour.   

La Santé publique juge que ce serait trop dangereux, même si elle aidait les équipes à lui prodiguer de nombreux soins.  

«Je gère son hydratation, ses ingestas-excrétas, pour qu'il n'y ait pas de surcharge au niveau des poumons», explique la conjointe de M. Casale.  

L'avocat de madame Casale vient d’ailleurs d'envoyer une mise en demeure au CUSM.  

Visionnez l'entrevue intégrale avec Luciana D'Amore à Denis Lévesque.  

  

  

«On demande que ce patient-là puisse avoir accès aux soins dont il a besoin. Puis, la seule personne qui est en mesure de lui donner les soins dont il a besoin, c'est madame D'Amore», indique Me Patrick Martin Ménard, l’avocat de la famille.  

Le Conseil pour la protection des malades demande aussi l'intervention du gouvernement du Québec.  

«On appuie les mesures d'interdiction, mais on demande que certaines exceptions auprès des proches aidants soient accordées. Pas à n'importe qui, on parle d'une personne par famille, qui aura subi les tests, les mêmes mesures d'hygiène qu'on demande aux préposés et au personnel soignant de passer», a pour sa part indiqué Me Paul Brunet du Conseil pour la protection des malades.  

Quant au gouvernement, on pense qu’il serait trop dangereux de faire des exceptions à ce stade de la pandémie.  

«On ne peut pas faire des exceptions pour tous les proches aidants parce qu'on va mettre la vie des personnes aînées, la vie du personnel aussi, en danger. Mais imaginez-vous que le virus se propage dans un CHSLD et qu'il se répand partout» a commenté Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants.  

Madame D’Amore conclut en adressant un message très clair à M. Legault.  

«Comment vous allez-vous sentir, lorsque vous allez savoir qu'en ne permettant pas aux aidants naturels qui offrent des soins essentiels que votre système de santé n'est pas en mesure d'assurer et que nos proches vont décéder non pas de la COVID-19, mais des soins essentiels qu'on leur offre et qu'on ne peut plus aller leur porter secours? Comment vous allez-vous vous sentir, monsieur Legault?»  

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