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Aide aux entreprises enregistrées dans les paradis fiscaux: Marwah Rizqy dénonce l’inaction du fédéral

Simon Clark/Agence QMI

Alors que la Pologne et le Danemark ont pris la décision de ne pas offrir d’aide d’urgence aux entreprises enregistrées dans les paradis fiscaux, la députée libérale provinciale Marwah Rizqy dénonce que le gouvernement Trudeau n’ait pas encore emboîté le pas à ces deux pays.  

«Pas de courage, pas de leadership, mais surtout, lorsqu’on "évade" une question sur la fiscalité et l’évasion fiscale, on devient complice de ces entreprises», a lancé la représentante de la circonscription de Saint-Laurent au micro de «Dutrizac» mardi matin à QUB radio.  

Écoutez l'entrevue complète de Marwah Rizqy:  

Mme Rizqy se dit indignée par «l’absence de réponse» de la part de la ministre de la Prospérité de classe moyenne, Mona Fortier, hier, à la Chambre des communes, questionnée à savoir si le Canada allait imiter la décision de la Pologne et du Danemark.  

Si la ministre fédérale a justifié que le Canada a déjà investi des milliards de dollars pour lutter contre les paradis fiscaux, la députée Marwah Rizqy croit qu’il s’agit d’un pur mensonge. 

Elle dit par ailleurs, ne pas pouvoir s’expliquer que ni Mona Fortier, ministre associée des Finances, ni Diane Lebouthillier, ministre du Revenu national, ne fassent référence à l’évasion fiscale dans leur lettre de mandat au sein du gouvernement.  

Pas une «cenne» à ces entreprises  

«C’est ça qui fait mal à toute l’économie, c’est le fait qu’on a des entreprises milliardaires qui détournent les profits du Canada et du Québec vers des paradis fiscaux», s’est insurgée l’invitée de Benoit Dutrizac.  

Mme Rizqy demande à Ottawa de faire comme les pays européens en ne donnant pas «une cenne aux entreprises qui pendant des années n’ont pas payé leurs impôts au Québec et au Canada et qui ont évité l’impôt fiscal». À son avis, il est primordial d’exclure de l’aide d’urgence les entreprises qui répondent aux conditions d’être dans les paradis fiscaux, d’avoir des filiales dans les paradis fiscaux ou de se verser des dividendes.  

L’élue montréalaise juge que le gouvernement Trudeau devrait imposer aux entreprises de plus d’un million de dollars de déposer publiquement leurs états financiers pays par pays, afin que des économistes et des journalistes puissent vérifier qu’elles ne soient pas enregistrées dans des paradis fiscaux et qu’elles puissent ainsi avoir accès à l’aide gouvernementale.  

Son de cloche similaire au PQ et à QS  

L’avocat et candidat à la chefferie du Parti québécois Paul St-Pierre-Plamondon croit que le fédéral ne devrait pas soutenir une entreprise qui a «triché». «Il faut qu’il y ait des conséquences», a-t-il affirmé en entretien avec Richard Martineau mardi matin à QUB radio.  

«Ce n’est pas normal, si une entreprise supposons a eu une chute de 20 % de ses revenus, qu’elle obtienne des subventions aux salariés et qu’ensuite elle fasse un profit là-dessus qui s’en aille dans les paradis fiscaux ou qu’elle déclare des dividendes à ses actionnaires à même l’argent qui a été versé par le gouvernement», a ajouté M. St-Pierre Plamondon en lien avec la Subvention salariale d'urgence du Canada (SSUC).  

Écoutez l'entrevue complète de Paul St-Pierre Plamondon:  

Dans un communiqué publié lundi, le responsable solidaire en matière de justice économique et fiscale, Vincent Marissal, a pour sa part fait état de 800 millions $ privés au Québec chaque année en raison de paradis fiscaux. Selon le député de Rosemont, il est «impensable de voler au secours de ces entreprises», peut-on lire.  

À cet effet, la députée libérale Marwah Rizqy juge que la situation est encore plus inquiétante que celle avancée par Québec solidaire.  

«C’est pire! Ce n’est pas juste 800 millions $, c’est bien plus que ça!», a-t-elle indiqué au micro de «Dutrizac», ajoutant qu’il y a plutôt des centaines de milliards de dollars qui sortent du Canada chaque année, dont une importante portion du Québec, pour se destiner vers les paradis fiscaux.  

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