Certaines régions du Québec, où le nombre de cas positifs de COVID-19 est très bas, souhaitent que le gouvernement lève le plus rapidement possible les mesures limitant l’accès à leur territoire.
«Nous nous attendons à faire partie de la première vague des annonces de réouverture des régions, car nos statistiques régionales sont actuellement sous contrôle», a fait savoir Josée Néron, mairesse de Saguenay.
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Cela dit, cette dernière dit vouloir «laisser le soin aux dirigeants de la Santé publique du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Québec de prendre la décision lorsque cela sera approprié».
À Rimouski, le maire Marc Parent évoque la nécessité d’un «déconfinement progressif bien réfléchi et bien encadré. On ne peut pas vivre en vase clos en attendant un vaccin», explique-t-il.
Selon lui, «la réalité au Bas-Saint-Laurent est différente de celle de Montréal. Ce serait plus facile de permettre une ouverture progressive des commerces et des entreprises ici en mettant en place des règles précises de sécurité sanitaire».
Du côté de Rivière-du-Loup, le directeur des communications, Pascal Tremblay, a dit que la Ville attend les directives gouvernementales. «On a le souci que ça se fasse d’une façon intelligente et cohérente», a-t-il insisté.
Lundi, le maire de Québec, Régis Labeaume, a assuré ne pas vouloir «mettre de la pression» sur le gouvernement au sujet des modalités du déconfinement.
La parole aux experts
L’Institut national de santé publique du Québec, qui conseille le gouvernement sur les bonnes pratiques à adopter, estime qu’il est probable qu’il y ait une réouverture à géométrie variable des régions.
«Cela ferait du sens qu’il y ait certaines différences en fonction de la transmission et des caractéristiques de vulnérabilité, d’éloignement, de la capacité du réseau, d’une région à l’autre», a indiqué la Dre Chantal Sauvageau, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive.
Ronald Labonté, professeur et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la mondialisation contemporaine et l’égalité en matière de santé, estime que la principale difficulté d’ouvrir certaines régions serait l’afflux de gens de l’extérieur dans une petite communauté, qui mettrait une pression sur l’approvisionnement et qui rendrait difficile la distanciation.
Impact à venir
Benoit Mâsse, professeur titulaire à l’École de santé publique, constate que les régions sont épargnées pour l’instant.
«Invariablement, à un certain moment les régions seront touchées, à moins qu’elles soient scellées indéfiniment», avance-t-il.