La moitié des services de garde en milieu familial pourraient ne pas rouvrir dès le mois de mai, ce qui laisserait bien des parents dans l’embarras.
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Quarante-trois pour cent des responsables en services éducatifs en milieu familial sondées par la Fédération en petite enfance du Québec affiliée à la CSQ sont indécises quant à l’avenir de leur garderie après le 4 mai.
C’est sans compter les membres qui ont déjà pris la décision de fermer leur service de garde (4 %), et ceux qui se placeront en isolement volontaire (10 %) en raison d’un problème de santé qui les mettrait à risque de complications à la suite d’une infection à la COVID-19. Pas moins de 90 000 enfants fréquentent des garderies en milieu familial.
«C’est l’inquiétude, c’est comme toute la société, signale la présidente, Valérie Grenon. On voit le nombre de cas augmenter, le nombre de décès, et pour elles, c’est rentrer la COVID-19 dans leur maison!»
Ratios réduits
Selon elle, c’est notamment l’absence de consignes claires au niveau de l’hygiène qui inquiète les responsables des services de garde en milieu familial. Elles craignent pour leur santé et celle de leurs proches.
«Est-ce qu’elles vont avoir le matériel nécessaire? Car si elles veulent du Purell ou des gants, c’est elles qui doivent aller se les procurer à l’épicerie, à la pharmacie», insiste Mme Grenon, ajoutant que les éducatrices en milieu familial sont également nombreuses à avoir 60 ans et plus.
La présidente de la FIPEQ-CSQ estime que la réouverture des services de garde doit se faire graduellement, pour permettre encore un temps des ratios plus petits dans les groupes de bambins. «On y croit à la réouverture, mais on doit bien la faire», dit-elle.
Garderies subventionnées
Du côté des garderies subventionnées aussi on dénote certaines inquiétudes. Samir Alhamad, de l’Association des garderies privées du Québec, déplore que, depuis le début de la crise, certains de ses membres qui dirigent un service de garde d’urgence et qui ont fait face à un cas de coronavirus dans leur établissement aient eu de la difficulté à obtenir des consignes claires de leur direction de santé publique.
Il demande un suivi plus rapide et plus serré. «[Lors du déconfinement], on va avoir plus d’enfants. Probablement que l’on aura plus de cas. Est-ce qu’on sera laissés à nous-mêmes ou bien la santé publique va prendre son rôle?», demande-t-il.
— Avec la collaboration de Dominique Lelièvre