Seriez-vous à l’aise qu’on prenne votre température lorsque vous entrez dans un commerce?
• À lire aussi: Une tour cellulaire incendiée à Laval: un lien avec les théories conspirationnistes?
Le IGA de Saint-Lambert-de-Lauzon, sur la Rive-Sud de Québec, a installé une caméra thermique pour vérifier si les clients qui entrent dans l’épicerie font de la fièvre.
Sur les réseaux sociaux, Ia concession a fait la cible de critiques. Les propriétaires ont donc décidé de retirer la caméra temporairement.
« L’utilisation de la crise pour mettre en place des moyens de surveillance, ça ouvre la porte à mettre ça à plusieurs endroits, a prévenu Patrick Mathieu, cofondateur de Hackfest, samedi en entrevue avec TVA Nouvelles. Qui peut avoir accès au visuel? Les données sont gardées combien de temps? Comment la destruction des données peut-elle être faite? Qui certifie que ç’a bien été détruit et à quel moment? Il y a beaucoup, beaucoup de questions d’éthique. »
Ce type de technologie n’est pas légiféré.
« On est toujours dans l’attente des rapports statuant à savoir si c’est correct, si c’est éthique, si c’est légal de faire de la documentation des gens de façon arbitraire et anonyme alors qu’ils ne sont pas informés. C’est toujours la question de base », rappelle Steve Waterhouse, spécialiste en sécurité de l’information.
Ailleurs dans le monde
L’entreprise Geo Generation est à l’origine de cette technologie. Depuis quelques jours, leur téléphone ne dérougit pas. Des pharmacies et des résidences pour personnes âgées sont intéressées à se la procurer.
François Desbiens, directeur de la santé publique pour le CIUSSS de la Capitale-Nationale, hésite à se mouiller sur son adoption. « Dans certains pays, ils l’ont utilisée. L’analyse pour le Québec n’a pas été finalisée. Ça ne fait pas partie de l’arsenal actuel d’intervention stratégique. Donc, je ne peux pas vous dire qu’on va l’implanter prochainement dans l’ensemble du Québec, dans la région de la Capitale-Nationale ni dans la région de Chaudière-Appalaches, mais c’est quelque chose qui a été essayé dans d’autres états et qui a été retenu. »
Alors que Québec et Ottawa songent sérieusement à adopter des outils de géolocalisation pour contrôler la propagation de la COVID-19, en Chine, on utilise un code QR sur les téléphones intelligents pour surveiller les individus et leur possible niveau de contagion.
D’après l’information d’un reportage de Pascale Robitaille pour TVA Nouvelles