Vous l'avez peut-être constaté: le panier d'épicerie coûte plus cher. En fait, d'ici la fin de l'année, les Québécois paieront au moins 4% de plus pour faire leurs provisions de nourriture.
La principale cause de cette augmentation des prix est la fermeture temporaire des usines de transformation de viande dans l'Ouest canadien en raison de la COVID-19.
«Tout dépend de l'offre et de la demande. En ce moment, avec la saison du barbecue, on a beaucoup de demandes, mais l'offre est faible. On doit se tourner vers les marchés américains», a expliqué Gaétan Comeau, gérant des viandes chez Fouquet Morel.
Selon ce boucher, les entreprises américaines ont profité de la crise pour acheter du bœuf ici, le transformer aux États-Unis et le revendre plus cher au Québec. Dans certains cas, les prix ont même doublé.
«Pour certaines pièces de viande, il y a un mois, le prix était 7,50 dollars le kilo. Aujourd'hui, pour la même pièce de viande, le client doit payer 14,50 dollars le kilo», a ajouté Gaétan Comeau.
À la Boucherie des Trois-Rivières, la situation est semblable. Le propriétaire doit augmenter le prix de ses chaudières de viande de 70 à 85 dollars.
«Il y a une augmentation des prix, c'est certain! On tente de réduire notre profit le plus possible pour ne pas que le client écope», a affirmé Alain Houle, propriétaire de la Boucherie des Trois-Rivières.
Les détaillants ne veulent pas éloigner les clients avec des prix trop élevés alors que le marché reprend tranquillement.
«C'est sûr qu'on va devoir rationner. Certains détaillants parlent même d'imposer une limite sur les paquets de viande achetés par client», a mentionné Sylvain Charlebois, professeur en science agroalimentaire de l’Université Dalhousie.
La situation est temporaire selon lui puisque High River, une des plus grosses usines en Alberta, a recommencé sa transformation de viande dans les derniers jours. Une autre solution est bien sûr de consommer localement.