Grandement touchées par la pandémie, les clientèles vulnérables ont plus que jamais besoin de soins dentaires à domicile, mais la pratique se veut restreinte par un règlement provincial contraignant, soutient une dentiste ambulatoire.
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«Ça fait deux mois que les bureaux de dentiste sont fermés. Donc, la population commence vraiment à avoir mal aux dents, il y a beaucoup d’urgences qui vont arriver», a affirmé la Dre Sandra Verdon à QUB radio, jeudi.
Cette dernière a l’habitude de se rendre dans le salon, la chambre à coucher ou même le garage de ses clients pour leur prodiguer des soins dentaires à domicile, dans la région de Montréal.
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Cependant, la dentiste ne peut pas offrir l’ensemble des services d’urgence à sa clientèle, puisqu’un règlement québécois l’empêche d’utiliser un appareil de radiographie dentaire portatif, pourtant homologué par Santé Canada.
«Je l’ai présentement en ma possession, mais il m’est impossible de l’utiliser», a-t-elle commenté au sujet de l’outil de petite taille, qu’elle qualifie de «très, très, très sécuritaire».
Elle demande donc au gouvernement Legault de changer la loi en question, qui date de 1979, ou du moins de lui accorder une dérogation afin qu’elle puisse proposer à sa clientèle «les soins dentaires qu’elle mérite».
À ce sujet, elle fait valoir que beaucoup de ses patients sont dans un état précaire, que ce soit chez eux ou dans une résidence pour aînés, et que, dans le contexte actuel, ils ont plus que jamais besoin d’un service de dentisterie à domicile.
«Dans le contexte actuel, ce sont des clientèles qui sont souvent immunodéprimées, des clientèles qui sont déjà très malades. Donc, c’est sûr que de sortir du domicile pour se rendre jusqu’à la clinique peut être un obstacle et les rendre à risque de contracter le virus», a souligné la Dre Sandra Verdon au micro d'Antoine Robitaille.
«Je crois qu’il faut repenser la prestation de soins dentaires pour cette clientèle-là et la solution reste les cliniques mobiles», a-t-elle insisté.