Alors que les employés recommencent le travail aux champs, une saison mouvementée s’annonce dans le milieu agroalimentaire québécois.
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La pandémie multiplie les complications dans des sphères diverses : recrutement de main-d’œuvre étrangère, surplus d’animaux, réduction de production...
En Montérégie, surnommée «le garde manger des Québécois», les travailleurs étrangers sont toujours attendus avec impatience par les producteurs. Mais cette année, ça a été plus compliqué.
«Il y avait beaucoup de paperasse. C'est surtout l'incertitude», confirme Mathieu Beauregard, de la ferme Chez Mario.
Du côté des producteurs de porcs, les animaux s’accumulent en raison du ralentissement des activités des abattoirs, dont plusieurs ont été infectés par la COVID-19. «On a de plus en plus de porcs à gérer, et des porcs de plus en plus gros, et nos bâtiments ne sont pas nécessairement capables de les prendre», s’inquiète Jordy Pirson, de la porcherie Ardennes Inc.
L'incertitude ronge aussi les éleveurs de volaille. «On a dû, pour la période de mai à début septembre, réduire notre production de 15%», confirme Pierre-Luc Leblanc, président des Éleveurs de volaille du Québec.
L'aide fédérale de 252 millions de dollars annoncée cette semaine par Ottawa afin de venir en aide au secteur agroalimentaire a été bien reçue, mais ce n'est pas suffisant, dit l'UPA.
«C'est sûr que si le Canada ne fait pas le poids au niveau de l'aide accordée à son secteur par rapport à ce que les Américains obtiennent, on va nécessairement reculer sur les marchés», prévient Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles. Les acteurs réclament de façon urgente des programmes d'être plus généreux et mieux adaptés.