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Une chance qu’on s’a: tout un casse-tête!

Une chance qu’on s’a

Photo courtoisie, TVA

Tourner une émission de variétés réunissant 80 artistes en pleine pandémie, c’est tout un casse-tête. Surtout dans des délais incroyablement serrés. Jean-Philippe Dion en sait quelque chose. Producteur exécutif d’Une chance qu’on s’a, un grand rendez-vous télévisuel que TVA et Télé-Québec présenteront dimanche, il s’est démené pendant deux semaines pour livrer la marchandise en respectant les mesures sanitaires. En entrevue au Journal, il raconte comment ce projet fou est devenu réalité.    

• À lire aussi: Gilles Vigneault participera au spectacle Une chance qu’on s’a 

Jean-Philippe Dion

Photo courtoisie, TVA

Jean-Philippe Dion

Quand est-ce que ce projet est arrivé sur votre bureau ?  

Le premier appel est arrivé le 21 avril. Le OK est arrivé le lendemain en après-midi. Six jours plus tard, on commençait les tournages.   

Où les tournages ont-ils eu lieu ?  

On a fait la moitié le week-end dernier aux studios Mels, à Saint-Hubert, où l’on enregistre La Voix. Il fallait trouver un lieu avec une base de décor avec laquelle on pouvait travailler. L’autre 50 % s’est fait en vidéo extérieure, notamment pour filmer les personnalités de 70 ans et plus qui devaient rester confinées chez elles.   

Pour ces tournages extérieurs, quelles règles deviez-vous respecter ?  

On pouvait envoyer un maximum de cinq personnes sur place. Dans des voitures séparées. On n’avait pas le droit d’entrer chez les artistes. Il fallait rester à l’extérieur. Ginette Reno, par exemple, a chanté dans son cadre de porte. On avait notre caméra à deux mètres. Elle avait un micro désinfecté. On est aussi allé tourner Les sœurs Boulay en campagne.   

Et pour les tournages en studio ?  

Chaque personne devait se laver les mains et remplir un questionnaire. Est-ce que vous avez voyagé ? Est-ce que vous avez des symptômes ? Un nombre limité de gens avaient accès au plateau. Les caméramans, l’équipe technique, les artistes... C’est tout. Tout le monde devait porter un masque. Les artistes l’enlevaient seulement avant d’enregistrer, une fois qu’ils étaient en position. C’était comme un film de science-fiction.   

Les techniciens devaient appliquer plusieurs mesures pour respecter les règles d’hygiène.

Photo courtoisie, TVA

Les techniciens devaient appliquer plusieurs mesures pour respecter les règles d’hygiène.

Comment décririez-vous l’ambiance en studio ?  

C’était complètement farfelu ! Se parler entre collègues à deux mètres de distance avec un band qui joue en arrière... Il fallait crier à travers nos masques ! On riait. Ça n’avait aucun sens !   

Une chance qu’on s’a

Photo courtoisie, TVA

Est-ce qu’on sentait de l’inquiétude ?  

Non. Les gens étaient juste fiers de travailler. Tant les artistes que l’équipe technique. Tout ce monde était en arrêt complet de travail depuis deux mois. Et personne ne sait quand ils vont recommencer à travailler de manière officielle. C’est très, très flou. Dans deux mois ? Dans six mois ? Dans un an ? Il y avait un sentiment de solidarité. Personne n’était stressé. Tout le monde était heureux.   

Une chance qu’on s’a

Photo courtoisie, TVA

Comment avez-vous géré les délais très courts ?  

J’ai fait plusieurs gros shows à grand déploiement rapidement, mais ça, c’est un tout autre registre ! Ça n’avait aucun sens, les délais qu’on avait. Mais personne n’a dit : « On n’y arrivera pas ». Tout le monde était en mode solution. Tout le monde était très, très collaborateur.    

Guylaine Tanguay et Alex Nevsky durant une performance musicale.

Photo courtoisie, TVA

Guylaine Tanguay et Alex Nevsky durant une performance musicale.

Qu’est-ce que vous avez pensé des concerts-bénéfice américain et canadien One World : Together At Home et Stronger Together, présentés le mois dernier, qui réunissaient plusieurs artistes ?  

Ça manquait de joie. Ça manquait de bonne humeur. Personnellement, je commence à trouver ça lourd, de lire les journaux, de regarder les nouvelles... Je commence à sauter des pages parce que c’est trop d’information. J’ai besoin de positif, de lumière. C’est sur cette prémisse qu’on est parti pour construire le show. Évidemment, on ne peut pas se mettre la tête dans le sable. En ce moment, il y a des gens qui meurent, qui sont extrêmement malades, qui n’ont plus de travail, qui n’ont plus d’argent. On ne veut pas faire un gros party ensoleillé, mais on ne veut pas faire un enchaînement de chansons lourdes non plus.   


  

L’émission vise à recueillir des fonds pour soutenir Les Petits Frères, un organisme ayant comme mission de briser l’isolement des personnes âgées, et SOS violence conjugale. Vous pouvez faire un don sur le site unechancequonsa.quebec.  


Nous avons pris des nouvelles de quelques artistes qu’on retrouvera dimanche dans l’émission Une chance qu’on s’a.  

Des « retrouvailles »  

Les trois accords

Photo courtoisie, TVA

Les trois accords

 Depuis leurs débuts, au tournant des années 2000, Les Trois Accords ont toujours été très proches. Littéralement et figurativement. Mais depuis l’adoption des mesures de confinement, les choses ont changé.   

Voilà pourquoi Simon Proulx était particulièrement heureux de retrouver ses amis le week-end dernier pour l’enregistrement d’Une chance qu’on s’a.   

« Ça fait du bien, confie le chanteur du groupe tissé serré. On s’était ennuyés. C’est quand même une grosse pause. On n’est pas habitués à passer autant de temps séparés. »   

La dernière fois que Simon Proulx, Pierre-Luc Boisvert, Alexandre Parr et Charles Dubreuil avaient foulé la même scène, c’était en février à Trois-Rivières. La crise du coronavirus a passablement chamboulé leurs plans en 2020. En temps normal, ils reviendraient d’une tournée française avec Les Cowboys Fringants, et seraient en train de préparer leur festival annuel à Drummondville, sans compter leur grand spectacle au Festival d’été de Québec.   

« On était vraiment excités par tout ce qui s’en venait, affirme Simon Proulx. Ça s’est vraiment arrêté d’un coup. »   

Une présence  

Les Trois Accords ont beaucoup aimé participer à Une chance qu’on s’a. « Pour nous, c’est une manière d’être présents pour ceux qui aiment nous écouter, soutient Simon Proulx. Mais c’était aussi une manière de recommencer à travailler et faire ce qu’on aime faire. »   

La COVID-19 frappe le milieu culturel de plein fouet depuis deux mois. La situation inquiète Simon Proulx, particulièrement l’avenir des salles de spectacle en région.    

« On espère qu’elles vont passer au travers. On espère qu’elles vont survivre », déclare le chanteur.    

Première expérience  

Mélissa Bédard

Photo courtoisie, TVA

Mélissa Bédard

Le confinement de Mélissa Bédard est loin d’être de tout repos. Son conjoint étant travailleur essentiel, la chanteuse et comédienne doit gérer une maisonnée de six enfants une semaine sur deux. « C’est vraiment un nouveau quotidien, commente-t-elle. Ça remet les valeurs à la bonne place. »   

Dimanche soir, Mélissa Bédard pilotera l’émission Une chance qu’on s’a avec Marc Labrèche, Marie-Soleil--- Dion, Pier-Luc Funk, Gildor Roy et Marie-Claude Barrette. Ensemble, ils assureront le pont entre chaque performance et chaque topo. Il s’agit d’une première pour l’ex-académicienne, qui n’avait jamais goûté à l’animation. « Même en confinement, j’essaie de nouveaux trucs. Je capote ! »   

Selon ses dires, l’enregistrement du rendez-vous télévisuel s’est bien déroulé, le week-end dernier. Puisqu’elle retrouvait le chemin d’un studio, la principale intéressée a trouvé l’expérience « libératrice ».   

Se serrer les coudes   

Mélissa Bédard devait tourner la troisième saison de M’entends-tu ? cet été. Mais pour l’heure, rien n’est moins sûr.   

« Le milieu culturel va devoir se réinventer, indique--t-elle. Il va falloir se serrer les coudes, créer des collectifs et arrêter de penser juste à soi. Ensemble, on peut y arriver. »    

Une nouvelle chanson  

Ginette Reno

Photo d'Archives, Anne-Lovely Étienne

Ginette Reno

Bien qu’elle traverse une période difficile en raison des mesures de confinement qui l’obligent à rester seule chez elle, Ginette Reno est plus inspirée que jamais. Dimanche, elle présentera d’ailleurs une nouvelle ballade qu’elle a concoctée à distance avec deux fidèles complices, son fils, Pascalin, et André M. Gagnon.   

En entrevue téléphonique au Journal, la chanteuse décrit la chanson comme « un cri d’espoir ». « Je l’ai appelée Ça va bien aller parce que c’est quelque chose que j’avais besoin d’entendre, confie-t-elle. J’ai 74 ans. Je suis dans ceux qui partent plus vite. Mais si l’on prend soin de nous, j’ai espoir qu’on va bientôt tous se revoir. Si nos anges tiennent le coup... »   

Solitaire, mais solidaire  

Malgré les mauvaises nouvelles qui s’accumulent, Ginette Reno voit beaucoup de beau dans ce qui l’entoure. « Je suis toute seule. Je n’ai jamais été aussi seule de toute ma vie. Et pourtant, je me sens très proche de beaucoup de gens. Plus que jamais. Parce qu’il s’est passé quelque chose. Je trouve qu’en ce moment, même si on est solitaires, on est solidaires. C’est ce que je dis dans la chanson. On est unis, ensemble jusqu’au bout. On n’a pas le choix, parce qu’on est vraiment impuissants devant cette chienne de maladie. »   

Ça va bien aller sera accompagnée d’un vidéoclip qui devrait être publié sur Facebook durant la diffusion d’Une chance qu’on s’a. Ginette Reno peaufine également la version anglaise du morceau, qui pourrait se retrouver sur l’album anglophone qu’elle prépare.   

« Présentement, c’est tout ce que je fais : j’écris, j’écris, j’écris. Je me lève la nuit pour écrire. Je suis inspirée. La lumière est allumée. La switch est à on. Ça n’a pas de maudit bon sens ! Je me surprends moi-même. Et ça me fait un bien énorme. »   

Plus de 80 artistes au rendez-vous  

L’émission Une chance qu’on s’a réunira les personnalités suivantes :    

  • Céline Dion      
  • Marc Labrèche      
  • Pier-Luc Funk      
  • Gildor Roy      
  • Mélissa Bédard      
  • Marie-Claude Barrette      
  • Marie-Soleil Dion      
  • Jean-Pierre Ferland      
  • Lara Fabian      
  • Passe-Partout      
  • Ginette Reno      
  • François Bellefeuille      
  • Guylaine Tremblay      
  • Kim Thuy      
  • Koriass         
  • Ariane Moffatt      
  • Gilles Vigneault     
  • Sarah-Jeanne Labrosse      
  • Marc Dupré      
  • Les Trois Accords      
  • Patrice Bélanger      
  • Radio Radio      
  • Dumas      
  • Guylaine Tanguay      
  • Alex Nevsky      
  • Fred Pellerin      
  • Claude Dubois      
  • Dave Morissette      
  • Mélanie Maynard      
  • Charlotte Cardin      
  • Marie-Pierre Arthur      
  • Bianca Gervais      
  • Philip Danault      
  • Pierre Lavoie      
  • Étienne Boulay      
  • Annie Villeneuve      
  • Simon Boulerice      
  • Brigitte Boisjoli      
  • Jean-Marc Couture      
  • Andréanne A. Mallette      
  • Gregory Charles      
  • Pierre-Yves Lord      
  • Marc Hervieux      
  • Louis-Jean Cormier      
  • Les sœurs Boulay      
  • 2Frères      
  • Bleu Jeans Bleu         
  • Claudia Bouvette      
  • Saskia Thuot      
  • Étienne Dupuis-Cloutier      
  • Marie-Denise Pelletier      
  • Marie Carmen      
  • Joe Bocan      
  • Elisapie Isaac            
  • Salesbarbes      
  • Mike Clay      
  • Colombe St-Pierre      
  • 10 danseurs de Révolution   

TVA et Télé-Québec présentent Une chance qu’on s’a, dimanche à 19 h 30.

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