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«Des problèmes connus à Montréal-Nord» avant la crise sanitaire

À Montréal-Nord, quartier particulièrement éprouvé par la propagation de la COVID-19, on cherche à comprendre pourquoi tant de décès du nouveau coronavirus surviennent sur le territoire, notamment dans les Centres d’hébergement de soins longue durée (CHSLD). 

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Steves Boussiki, directeur général de la Table de quartier de Montréal-Nord, un organisme qui planche sur l’amélioration des conditions de vie dans la communauté, s’affaire surtout avec d’autres OBNL à combattre le virus dans la zone chaude, mais croit qu’une partie du problème était déjà connue avant la déclaration de pandémie. 

M. Boussiki salue la décision du gouvernement provincial de lancer un dépistage massif dans le quartier, mais juge qu’il faudra plus que cela pour endiguer l’épidémie et limiter d’autres dégâts dans le futur – pas seulement en situation de crise sanitaire. 

« Il faut tirer des leçons de la crise, a-t-il lancé en entrevue sur les ondes de LCN, dimanche. Si Montréal-Nord est autant touchée dans les CHSLD, c’est parce que des investissements structurels ont tardé. Il faut les envisager très rapidement pour doter Montréal-Nord des outils permettant de répondre à cette crise. Je parle notamment des points de service au nord-est. » 

« C’est un quartier dont les besoins sont connus depuis très longtemps », a-t-il noté. 

D’ici à ce que la crise se résorbe et qu’on puisse se pencher sur ces problèmes mentionnés par M. Boussiki, les organismes comme la Table de quartier de Montréal-Nord continue de pourvoir la communauté en besoins essentiels, même si plusieurs locaux municipaux, fermés par mesure préventive, sont inutilisables. 

« S’il y a un succès qu’on doit accorder à Montréal-Nord, c’est la capacité que les organismes ont eu à se déployer depuis le 10 mars, une capacité de presque 1000 paniers par semaine distribués, s’est réjoui le DG. On ne dira pas que c’est suffisant, mais on est quand même satisfait du déploiement. » 

Soutien psychologique 

Dans les 24 heures précédant l’après-midi de la fête des Mères, 142 morts de la COVID-19 avaient été recensés au Québec, essentiellement dans le Grand Montréal – un des lourds bilans quotidiens enregistrés depuis la mi-mars, soit le début du confinement dans la province. 

On parle donc de deux mois de dur labeur pour des travailleurs de la santé, mais aussi de deux mois de risque accru de contamination pour ces préposés aux bénéficiaires et infirmières sur la ligne de front dans la lutte contre le nouveau coronavirus. 

D’après M. Boussiki, il faut « mieux saluer et reconnaître le travail de ces personnes, le fait qu’ils se mettent au front pour aider le Québec. » 

« Beaucoup reste encore à faire, indique-t-il. On parle beaucoup de soutien psychosocial présentement. Il faut accompagner les gens. Ça fait quand même huit semaines qu’on est dans ces conditions, autant ceux qui travaillent que ceux qui restent à la maison. Il faut déployer beaucoup plus d’aide pour les gens qui peuvent commencer à développer des problèmes d’anxiété. » 

Des mesures comme le dépistage massif annoncé par la Santé publique du Québec et l'appel aux dons de masques dans le quartier aident à la situation; « ça contribue à rassurer les gens et à démontrer qu’il y a une préoccupation du gouvernement du Québec par rapport à la situation de Montréal-Nord », dit Steves Boussiki. 

« C’est très apprécié sur le territoire, mais il faut aller au-delà de ce geste. Il faut des gestes concrets sur des enjeux sociaux qui ont été révélés par les médias ou déjà connus. On est quand même dans un enjeu de temps. »

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